La protection du site passe inévitablement par une action de sensibilisation en direction des riverains. Mis au ralenti après l'attentat terroriste ayant ciblé, à Alger, les bureaux du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le projet de gestion intégrée du complexe des zones humides de Guerbès–Sanhaja, à Ben Azzouz, est de nouveau sur la scène locale, et ce au grand bonheur des habitants de la région et des écologistes, qui assistent, depuis plus de deux mois, à un intense regain d'intérêt et à un dynamisme certain devant permettre aux différents intervenants de rattraper les retards enregistrés. Dans cette reprise et après la réunion du comité de pilotage, tenue au cabinet du wali le 20 avril dernier, une autre séance de concertation a eu lieu le week-end dernier à Ben Azzouz. A cette occasion les responsables directs du projet ont retenu la proposition d'élever le complexe au rang de parc régional en attendant, bien sûr, la réalisation d'un schéma directeur du site. Lors de cette rencontre, la première mouture du projet de gestion intégrée a été présentée par un bureau d'étude spécialisé. Si les premières approches mises en évidence venaient à se concrétiser sur le terrain, on devrait s'attendre à des retombées bénéfiques sur les plans écologique et économique sur toute la région de Ben Azzouz. On note également que la présence significative d'institutions internationales, directement concernées par le projet, représente, comme l'ont souligné beaucoup de citoyens, un garant de réussite. A cet effet, des représentants du PNUD, du Fonds mondial de l'environnement (WWF) et de la Convention pour la protection des zones humides (Ramsar) ont tenu à assister, du moment qu'ils sont impliqués, financièrement et moralement le plan de gestion. Les responsables chargés du projet ont convenu de la nécessité urgente de la mise en place d'un directoire de supervision, qui sera domicilié à Ben Azzouz, pour suivre l'application de la mise en route du projet. Cette approche devrait, selon les intervenants, permettre d'engager déjà une action de sensibilisation des riverains et de baliser le terrain pour les futures étapes. Le travail présenté par le bureau d'étude focalise ses approches sur la durabilité du développement du complexe et l'importance du volet de la communication. Se trouvant dans une région à vocation agricole par excellence, le site risque d'en payer les conséquences, d'où la volonté des responsables d'intégrer l'aspect économique local dans leurs calculs en proposant des cultures qui s'intègrent rationnellement et durablement dans le projet. L'ébauche présentée par le bureau d'étude propose à cet effet un plan d'action d'urgence sur deux ans. A court terme, l'étude recommande l'arrêt, à la fois, des dégradations de la couverture végétale du massif dunaire et de l'érosion des sols. L'inversement des tendances agricoles connues dans la région est également prise en compte tout comme «la restauration des zones dégradées». L'étude qui fait part de l'arrêté d'interdiction de toute extraction de sable dans le périmètre du complexe, appelle à en maintenir l'application et à fermer tout accès aux dunes. Dans sa volonté de protéger les espèces animales de la zone, l'étude préconise la préservation et la restauration des habitats et des espèces, et cite, à titre d'exemple, la mise en place d'une surveillance des sites de reproduction des oiseaux d'eau. Ce regain d'intérêt, tant attendu, reste en mesure de redorer le blason de la deuxième zone humide du pays, qu'on a longtemps léguée aux oubliettes et aux marchands de sable. Puisse cette volonté se poursuivre avec l'apport de tout le monde, population comprise, pour que l'Algérie soit vraiment à la mesure de ses engagements vis-à-vis des institutions internationales qui ont bien voulu lui apporter leur contribution.