A l'initiative de l'association artistique du cinéma Lumières, un hommage a été rendu samedi dernier à salle El Mougar à Alger à l'acteur Rouiched, de son vrai nom Ahmed Ayad, décédé le 28 janvier 1999. Dans son intervention, le président de ladite association, Amar Laskri, a insisté sur la nécessité de promouvoir la culture et de revoir la politique du cinéma algérien. Quant à Rouiched, il fait partie « de ces hommes et femmes qui ont laissé comme héritage beaucoup de belles choses ». A cette occasion, des figures du cinéma algérien ont été honorés ainsi que la famille de Rouiched. Parmi les honorés, est-il relevé les réalisateurs ayant travaillé avec cet acteur, en l'occurrence, Mohamed Lakhdar Hamina, Ahmed Rachedi, Mohamed Slim Riadh et Ghouti Bendeddouche. Les deux premiers sont absents ainsi que la comédienne Keltoum. Est projeté par la suite Le Portrait. Documentaire réalisé en 1984 par Djamel Bourtel et qui retrace le parcours artistique de Rouiched. Rencontré en marge de la cérémonie, le réalisateur Ghouti Bendeddouche rappelle avoir connu l'acteur dans les années 1950. « C'est un homme du peuple qui s'intéresse au quotidien des gens modestes. Son école est la rue. C'est un comédien qui nous fait rêver et amène les gens à se regarder en face. J'ai beaucoup appris avec de lui. Il avait de la beauté et de la dignité. Comme, il est allergique aux compromissions et aux chants des sirènes », indique le même interlocuteur. Par ailleurs, le comédien Ahmed Benaïssa estime que Rouiched est « un des acteurs les plus populaires de l'Algérie. Il est une référence. Il travaille avec rigueur et aime ce qu'il fait. Il compte parmi ceux qui m'ont aidé dans ma carrière. Il est exigeant envers lui-même et les autres ». Rencontré à son tour, le comédien Mustapha Ayad, qui est aussi le fils de Rouiched, estime que « l'important pour moi est que Rouiched soit rassembleur même mort. Cet hommage m'a permis de revoir des amis que j'ai perdus de vue il y a des années. Mon père et moi sommes devenus copains à la fin de sa carrière ». La comédienne Sonia indique « n'avoir jamais eu l'occasion de travailler avec Rouiched. Cela dit, il m'a engagée dans une pièce comme figurante. Ce qui m'a permis d'être intégrée au TNA. C'est un génie. Et le meilleur hommage qu'on puisse rendre aux morts est de s'intéresser aux vivants ». En d'autres termes « donner les moyens à ces derniers pour s'exprimer ».