La Journée mondiale des zones humides sera célébrée par la direction générale des forêts (DGF) au centre cynégétique de Réghaïa du 2 au 6 février. Baptisée « Les zones humides, instrument d'allégement de la pauvreté », cette journée marque la signature de la Convention sur les zones humides le 2 février 1971, dans la ville iranienne de Ramsar, au bord de la mer Caspienne et à laquelle l'Algérie a adhéré le 11 décembre 1982. Les zones humides sont les écosystèmes les plus productifs et les plus riches en biodiversité en dépit de leur faible place sur la planète. Elles sont aujourd'hui les plus menacées de destruction de par le monde. Les experts mettent en garde contre leur disparition, qui entraîne une réduction dramatique de la biodiversité, mais aussi des champs d'inondation et une perturbation de l'eau. L'Algérie est riche en zones humides : lacs, marais, gueltas et oasis, qui comptent parmi les ressources les plus précieuses de la planète sur le plan de la diversité biologique et de la productivité naturelle. La position géographique de l'Algérie sur les deux grandes voies de migration des oiseaux (flyway international), ajoutée à la diversité des sites d'hivernage, lui confère une importante richesse aviaire, selon la DGF. Les zones humides algériennes se trouvent entre deux grandes étapes de la migration des oiseaux, la mer Méditerranée et le Sahara. Elles jouent un rôle vital entre ces deux barrières non seulement comme site de halte, mais également comme site d'hivernage et de nidification. La diversité physio-géographique a engendré une grande diversité de paysages, d'habitats et d'écosystèmes qui font de l'Algérie un pays attractif au plan touristique et singulier au plan de la diversité biologique, grâce notamment à un ensemble d'écosystèmes marins, côtiers et dulçaquicoles. Les zones humides entretiennent les cycles hydrologiques et accueillent poissons et oiseaux migrateurs. Elles jouent un rôle important dans le processus de la vie. Il n'en demeure pas moins, comme pour les forêts tropicales, qu'elles sont détruites à un rythme inquiétant. Vidées de leur eau par des pompages excessifs ou par l'édification de barrages, elles sont détournées de leur vocation écologique au profit de l'agriculture. C'est le cas du lac Tonga et autres lac Noir, du marais d'El Kennar ou Em'rid, et du lac Haloulla dans la Mitidja qui a complètement disparu. Les marais de la Macta ont été sauvés de justesse des tentatives d'assèchement. L'Algérie, qui compte quelque 254 zones humides, dont une quarantaine d'une superficie d'environ 3 millions d'hectares, occupe ainsi la 3e place au niveau africain, après le Botswana avec son fameux delta de l'Okavango qui fait 6,8 millions d'hectares et la Tanzanie avec ses 3,5 millions d'hectares. Elle est classée au niveau mondial à la huitième place après le Canada (13 millions d'hectares), la Russie (10,3 millions d'hectares), l'Australie (5,2 millions d'hectares), le Brésil (4,5 millions d'hectares), le Pérou ( 2,9 millions d'hectares). Parmi les plus vastes zones humides, on compte celles d'El Kala, de M'sila et de Tlemcen. A noter enfin que la DGF prévoit, à l'occasion de cette célébration, des journées portes ouvertes à l'attention du grand public, avec notamment un concours de dessin pour les écoliers de six établissements de la commune de Réghaïa et la présentation d'une pièce théâtrale. « A l'échelle nationale, il est prévu de célébrer cette journée par des actions de sensibilisation du public, d'expositions, de sorties sur le terrain, de tables rondes et d'information, notamment auprès des écoliers et des riverains des zones humides », précise la DGF.