La chambre correctionnelle près la cour d'appel d'Alger a reporté, hier, l'ensemble des procès liés au délit de presse. Ainsi, l'affaire opposant le directeur d'El Watan, Omar Belhouchet, la journaliste Salima Tlemçani et le PDG d'El Khabar, Ali Djerri, au directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, a été renvoyée au 3 mai prochain (qui correspond à la Journée internationale de la liberté de la presse). Le report est motivé par l'absence de la partie civile. Les deux directeurs et la journaliste ont écopé, en première instance, d'une peine de six mois de prison avec sursis, assortie d'une amende de 50 000 DA chacun. Quant aux deux publications, elles ont été condamnées à verser 3 millions de dinars de dommages et intérêts. Aussi, deux procès opposant Mohamed Benchicou, directeur du Matin - suspendu le 23 juillet 2004 - en prison depuis le 14 juin 2004, ainsi que l'ancien chroniqueur de ce journal, Sid Ahmed Semiane, au ministère de la Défense nationale (MDN) ont été renvoyés l'un au 5 et l'autre au 12 avril prochain. L'affaire opposant Mohamed Benchicou et deux anciens journalistes du Matin au milliardaire émirati Al Shorafa a été reportée au 9 avril, tandis que celle opposant toujours Mohamed Benchicou et trois autres ex-journalistes du Matin au ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a été renvoyée au 19 avril. Toutes les affaires ont été reportées pour la 4e fois. Et les mêmes raisons ont été invoquées, à savoir l'assesseur du président de l'audience est le juge même qui a instruit ces affaires. Ce qui est interdit par la loi. Les avocats de la défense de Mohamed Benchicou et des autres journalistes ont dénoncé, en pleine audience, ces reports presque systématiques et de surcroît pour le même motif. Ils se sont demandé pourquoi cet assesseur n'a pas été changé après trois reports. Me Benarbia a même haussé le ton en qualifiant ces reports de « comportements abusifs ». En colère, cet avocat de la défense a dit au juge : « Vous n'êtes pas au-dessus de la loi. » Le juge lui a répondu : « Si vous voulez créer des problèmes, nous, nous ne sommes pas là pour cela. » Me Bourayou, toujours du collectif de la défense de Benchicou, a emboîté le pas à Me Benarbia en expliquant au juge que Mohamed Benchicou, malade, ne peut pas se déplacer chaque semaine au tribunal uniquement pour entendre la décision du renvoi de ses nombreux procès. Malgré l'insistance de la défense pour le non-renvoi des procès, le juge n'a pas revu sa décision. A la sortie de l'audience, Me Benarbia a crié au « déni de justice ». Outre cela, les avocats de la défense ont demandé que Chakib Khelil soit présent au procès qui le concerne. Car il s'agit d'une plainte qu'il a lui-même déposée en son nom personnel. A souligner que Mohamed Benchicou était présent, hier, à l'audience.