Le pouvoir s'acharne contre El Watan. Après un harcèlement judiciaire pendant de longues années, notre quotidien fait l'objet d'une pression d'une autre nature. Cette fois-ci, elle est venue de la caisse nationale d'assurances sociales. Cette dernière vient en effet de notifier à la direction du journal un redressement fiscal de 22 milliards de centimes (2,2 millions d'euros). Veut-on étrangler le journal ? La CNAS a-t-elle été instrumentalisée pour affaiblir El Watan ? Cherche-t-on à faire taire El Watan ? Le journal qui toujours été en règle avec cet organisme s'interroge légitimement sur « les vrais mobiles de cette brutale démarche» de la CNAS. El Watan s'élève énergiquement contre une telle pratique.
Communiqué d'El Watan C'est avec stupeur, indignation et inquiétude que le quotidien El Watan a pris connaissance d'une correspondance de la CNAS qui lui réclame une somme aussi faramineuse que fantaisiste de 221 084 409,75 DA (22 milliards de centimes) due, selon l'organisme, à des impayés de cotisations sociales de ses collaborateurs et pigistes sur sept années (2005-2011). La même démarche a été faite, il y a deux ans, par la CNAS en direction de plusieurs journaux nationaux. L'organisme et son ministre de tutelle – qui a pris l'engagement qu'une telle erreur ne se reproduirait plus – se sont rétractés suite aux réclamations des éditeurs. Ces derniers ont démontré que le recours à des collaborateurs et à des pigistes est une pratique universelle. La plupart des médias nationaux les sollicitent généralement en appui au travail des journalistes permanents. Ils interviennent épisodiquement sur un thème particulier ou spécialisé et leur rémunération est fixée par le biais d'une convention qui établit un prélèvement de 10% au titre de l'IRG. Comme ils ne sont ni permanents ni salariés et qu'ils travaillent la plupart du temps ailleurs, ils ne sont pas assujettis aux cotisation sociales du journal qui sollicite leurs services. Ils ne peuvent être éligibles deux fois aux cotisations sociales. La CNAS ignore-t-elle cela ? Pourquoi se met-elle à contre-courant de la loi ? De plus, El Watan ne recourt que très peu aux collaborateurs et aux pigistes. Le journal fonctionne essentiellement avec des travailleurs permanents au nombre de 230 et verse à la CNAS 4 millions de dinars mensuellement au titre des cotisations sociales. Depuis sa création, le quotidien El Watan a toujours été en règle avec cet organisme comme il l'est au demeurant avec l'ensemble des autres institutions étatiques, parmi elles la Direction des grandes entreprises (DGE) qui l'a félicité pour le sérieux de sa relation avec les services fiscaux. Légitimement, El Watan s'interroge sur les vrais mobiles de cette démarche aussi inattendue que brutale de la CNAS qui intervient dans un contexte politique très particulier. L'organisme a-t-il été instrumentalisé par une quelconque autorité pour affaiblir le journal et l'empêcher de jouer un rôle d'information et d'éclairage sur les véritables enjeux des rendez-vous politiques à venir ? Le journal pourrait le penser si la CNAS ne revenait pas à la raison sur son injuste et dangereuse réclamation, laquelle est en mesure d'étrangler financièrement quotidien et l'amener carrément à disparaître. Tous les autres médias du pays recourant aux services des collaborateurs et pigistes pourraient subir le même sort. Pour l'heure, El Watan s'élève énergiquement contre une telle pratique qui n'honore pas l'idée généreuse que se font généralement les citoyens de cette institution qu'est la CNAS . Le conseil d'administration de la SPA El Watan