Implantées dans le tissu urbain, ces unités d'agroalimentaire sont un danger pour l'environnement immédiat, ainsi que pour le barrage de Béni Haroun, où l'on a constaté la mort de bancs de poissons. Le rejet dans la nature de matières polluantes provenant des huileries implantées en milieu urbain, constitue une grave atteinte à l'environnement immédiat. A commencer par le lac du barrage Beni Haroun, où l'incidence sur la faune aquatique est constatable à l'oeil nu. La mort de bancs de poissons (carpes) est édifiante à ce sujet. Des spécialistes tirent la sonnette d'alarme sur ledit problème. D'autant plus que les résidus liquides mis en cause contiennent un PH (potentiel chimique) non basique, mais hautement acide. Un responsable agissant pour le compte d'une association locale de protection et de préservation de l'environnement, qualifie d'«irréfléchie» la domiciliation à l'intérieur du périmètre urbain des ces fabriques à usage industriel. «Ces unités de transformation des huiles doivent être, du point de vue de la réglementation, préalablement soumises à une enquête commodo-incommodo, ainsi qu'à l'acquisition de la notice d'impact environnemental (NIE) avant l'obtention de l'autorisation d'exploitation», explique-t-il. Dans une pétition remise à El Watan, les habitants de la commune de Grarem, particulièrement ceux de la cité Safsafa, avertissent sur la nocivité et les répercussions dangereuses des rejets liquides provenant de ces établissements non dotés de déshuileurs. Car, d'après nos interlocuteurs, lesdits établissements fonctionnent trois mois d'affilée et H24, utilisant une quantité importante d'eau, aussi bien lors de la phase de lavage que durant l'étape de séparation des olives des grignons. D'où une production considérable de produits polluants, tels les résidus liquides (margine) et solides (grignons). «Pour pallier toute contamination, les déchets liquides surtout ceux qui sont déversés dans le barrage Beni Haroun, devraient passer par une série de bassins de lagunage pour leur épuration avant leur évacuation sur le réseau d'assainissement, or ce n'est pas le cas», indiquent nos interlocuteurs. Et d'ajouter: «80% des huiles usagées évacuées par les stations lavage-graissage sises dans la périphérie du barrage y convergent sans pour autant qu'elles passent par un processus de traitement.» Force est de constater, cependant, que l'appel lancé par les riverains pour la délocalisation de ces unités n'a trouvé aucun écho auprès des autorités concernées.