La vie quotidienne n'est pas revenue à la normale en haute montagne, trois jours après les dernières chutes de neige. Plusieurs jours après les dernières chutes de neige enregistrées dans la région, la situation n'a pas tellement dans les villages situés en haute montagne. C'est le cas dans la commune de Aïn El Hammam, où les citoyens déplorent la rupture de l'approvisionnement en pain, en eau et en électricité.Malgré les va et vient incessants des engins de déneigement, la route n'est dégagée que sommairement, sur une seule voie qui ne permet qu'à quelques téméraires, au volant de véhicules tout terrain, de braver les dangers de la poudreuse. Si les grands axes routiers aux alentours de Ain El Hammam sont sillonnés par des chasse-neiges, les pistes menant aux villages demeurent toujours fermées. L'hôpital ne peut être rallié, avec moult difficultés d'ailleurs, qu'en 4x4. Ainsi le centre d'hémodialyse n'a pas reçu tous les insuffisants rénaux, à l'heure prévue de leur dialyse. Ne pouvant rentrer chez eux, trois patients ont dû passer la nuit au sein de la structure hospitalière. L'absence de transport a contraint les établissements scolaires à fermer leurs portes, ne pouvant assurer les cours aux rares élèves résidant près des écoles. Les administrations dont les employés habitent loin de la ville de Ain El Hammam fonctionnent au ralenti avec le minimum de personnel qui s'y est présenté. Quant à ceux qui travaillent en dehors de la commune, ils ont été contraints au repos. A Michelet ville où l'épaisseur de la neige a atteint, par endroits, plus de cinquante centimètres, c'est la ruée vers les épiceries. Quant aux boulangeries, privées pendant un temps d'électricité, elles n'ont rien à proposer à leurs clients. La coupure du courant électrique, intermittente auparavant, s'est installée dans la durée pendant des heures avant d'être rétablie grâce aux ouvriers qui ont passé la nuit dans les champs, faut-il le noter. On apprend que la panne est survenue suite à la rupture de câbles de haute tension, alimentant la région. Pour la Sonelgaz, le temps est venu de procéder à la rénovation du réseau. Comme une épreuve n'arrive jamais seul, les robinets se sont subitement asséchés. Comme à chaque chute de neige, les mêmes gestes refont surface tel un rituel immuable. De bonne heure, nous observons une procession d'hommes se dirigeant vers la ville pour s'approvisionner. Dans les baluchons qu'ils portent en bandoulière, ils fourrent, pêle-mêle, des légumes, des fruits et toute autre denrée alimentaire nécessaire, de peur que la neige ne dure. Le syndrome de la tempête de neige de 2005 qui a isolé la région pendant près de 15 jours, est toujours vivace dans les esprits. Les provisions de mazout et de bois pour plusieurs jours ont été déjà faites mais on se gardera des excès dans la consommation tant que le beau temps ne sera pas revenu. Habitués à la rigueur de l'hiver, les montagnards sont prévoyants. Même les moins avertis savent qu'en cas de coup dur, la solidarité villageoise ne laissera personne dans la détresse.