130 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été pris au piège jeudi sur le col d'El Kentour, sur la RN3, entre Constantine et Skikda. Les fortes chutes de neige qui se sont abattues sur le Vieux Rocher depuis l'après-midi de jeudi et durant toute la journée d'hier ont causé d'énormes désagréments aux habitants, dont la plupart ont été pris au dépourvu sur les routes. Selon les services de la Protection civile, 130 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été pris au piège jeudi sur le col d'El Kentour, sur la RN3, entre Constantine et Skikda. Secourus par les pompiers, les victimes des mauvaises conditions climatiques ont été hébergées provisoirement dans un établissement scolaire à Didouche Mourad. La nuit de jeudi a été aussi dure pour trois familles habitant l'avenue de Roumanie, qui se sont retrouvées sinistrées suite à l'effondrement d'une partie de leur habitation, selon les témoignages des riverains : «L'incident est survenu suite à des chutes d'arbres sous le poids de la neige, ce qui a été aussi le cas pour la route du Chalet-les-Pins où la circulation automobile était très difficile.» En outre, l'on a signalé la chute d'un câble électrique dans la matinée d'hier à Sidi Mabrouk inférieur. La situation était très délicate dans plusieurs cités dont certaines ont été complètement isolées par la neige à l'instar de Sarkina, El Gammas, Chaâb Erssas, Chaâba El Kahla, Ezzaoueche, Benchergui, alors qu'il était très difficile pour les automobilistes de rejoindre les hauteurs de Ziadia, Emir Abdelkader et Djebel Ouahch. Pour dégager en priorité les routes nationales – notamment la RN5 vers Ain S'mara, la RN20 vers Ain Abid et Guelma, la RN27 vers Béni Hmidene et Jijel et la RN79 vers Ibn Ziad et Mila – les services d'entretien des routes à la direction des travaux publics ont dû recourir aux grands moyens. Une vingtaine d'engins, dont 4 chasse-neige et 10 niveleuses, ont été mobilisés en plus de 60 tonnes de sel pour dégager ces axes à partir d'hier matin à 4h, selon un responsable de ladite direction. Mais cela s'est avéré insuffisant, surtout sur la RN3 qui demeure fermée en certains endroits. La population dans plusieurs localités de la commune de Zighoud Youcef était complètement isolée, sans eau, ni gaz, ni denrées alimentaires. Coupures d'électricité et confusion générale Hier matin, la confusion générale régnait parmi la population de la ville, surtout avec les multiples coupures de courant enregistrées dans plusieurs cités, alors que les transports en commun faisaient défaut. Il était impossible de trouver un taxi ou même un clandestin à cause de l'impraticabilité des routes, mais surtout en raison de la topographie difficile de la ville de Constantine, avec ses multiples pentes qui ont contraint les automobilistes à rebrousser chemin. De nombreux travailleurs habitant la nouvelle ville Ali Mendjeli et les communes de Hamma Bouziane, Didouche Mourad, Zighoud Youcef, Ibn Ziad, Beni Hmidene et Messaoud Boudjeriou n'ont pas pu rejoindre leurs postes. Même ceux qui se sont présentés à la gare ferroviaire de Constantine pour aller vers les banlieues sont revenus bredouilles car les trains desservant certaines localités n'étaient pas au rendez-vous. En pareille situation, la tension sur les boulangeries devient plus grande. «Faute d'électricité, plusieurs boulangeries ont baissé rideau et il était difficile de trouver une baguette de pain par ce temps glacial», nous affirme un habitant de la cité Djebel Ouahch. Une forte demande a été enregistrée sur le lait en sachet, devenu une denrée rare. Craignant que la situation ne dure plusieurs jours, des citoyens ont pris d'assaut les magasins d'alimentation pour se procurer semoule et autres produits de première nécessité, dans l'attente d'une amélioration des conditions climatiques prévue pour la journée de mardi prochain, selon les services de la météo.