Le « tronçon de Constantine » compte 28 ouvrages d'art dont 20 ont été lancés. Il coûtera plus cher à la wilaya qui a déja dépensé 750 MDA. Les chantiers de réalisation des tunnels dans la région de Djebel Ouahch, dans la commune de Constantine, et celle d' El Kentour, dans la commune de Zighoud Youcef, faisant partie du tronçon de Constantine dans le lot Est de l'autoroute Est-ouest, ont connu, depuis quelques semaines, les premiers problèmes sur terrain suite à l'apparition du phénomènes de glissement de terrain. Ce dernier a suscité un intérêt particulier de la part du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, lors de la visite d'inspection, hier, dans la wilaya de Constantine. Alors que les détails techniques et les explications du phénomène n'ont pas été communiqués à la presse, les spécialistes de l'agence nationale des autoroutes (ANA) et ceux du consortium japonais pour l'autoroute en Algérie (Cojaal), en charge des travaux, ont révélé que ces glissements ont fait leur apparition surtout au niveau du tunnel de Djebel Ouahch se trouvant au-dessous de la zone des quatre lacs, alors que celui de la zone montagneuse d'El Kentour n'est pas de la même gravité. Le problème est, semble-t-il, pris très au sérieux surtout que le ministre a donné des instructions fermes pour trouver des solutions concrètes et rapides sans pour autant que cela influe sur les délais de réalisation. Alors que les ingénieurs japonais affirment avoir trouvé l'astuce en recourant à la réalisation de tunnels intérimaires, en attendant le confortement et la stabilisation du sol dans les terrains touchés, cette opération coûtera encore cher à la wilaya, laquelle sera obligée d'indemniser les expropriés, et ce après avoir dépensé, jusque-là, 750 MDA (millions) depuis le lancement des travaux sur une distance de 67 km, dont 17km de route déjà réceptionnés. Les problèmes rencontrés lors de la réalisation des tunnels se posent désormais avec acuité, d'autant plus que l'Algérie ne dispose pas d'écoles ou d'instituts de formation de spécialistes ayant pour mission la conception, le suivi, et l'entretien de ce type d'ouvrage, dont l'aspect reste assez spécifique à une région connue pour ses particularités topographiques. Amar Ghoul, lui-même ingénieur de formation, ne manquera pas d'ailleurs d'insister sur le recrutement des cadres universitaires dans tous les domaines. « La priorité sera donnée à la formation sur place de 50 ingénieurs d'Etat diplômés de l'université de Constantine dans les techniques de réalisation et d'entretien des tunnels », précisera-t-il, indiquant que le projet du lot Est, entre Bordj Bou Arréridj et El Tarf, aura besoin d'au moins 2 000 cadres toutes spécialités confondues. Pour rappel, le tronçon de la wilaya de Constantine, connu pour être le plus difficile, avec encore un linéaire de 42 km à réaliser entre Aïn El Bey et Zighoud Youcef, en passant par El Meridj et Djebel Ouahch, compte 28 ouvrages d'art, dont 20 ont déjà été lancés. Les plus importants sont les trois tunnels. Le premier devra traverser le mont de Djebel Ouahch, à une altitude de 1 080 m sur une distance de 1 829 m, dans les deux sens, à partir du lieu-dit M'zaret Si Lakhdar jusqu'à Mechtat Tafrent, alors que le second, qui se trouve plus au nord, à une distance de 1,2 km du premier, traversera Djebel Kellal, sur un linéaire de 296 m à 870 m d'altitude. Un troisième ouvrage, situé en contrebas de la RN3, dans la commune de Zighoud Youcef, est creusé dans les collines d'El Kentour, sur une longueur de 2,5 km, dans les deux sens, dont 1km est sur le territoire de la wilaya de Constantine.