Les habitants de la « petite » commune de Beni Hmidène ne savent plus où ils devront se ranger parmi les « citoyens » de la wilaya. Mis à part les quelques bâtisses « orphelines », érigées à l'entrée du chef-lieu de la commune, rien n'est venu, depuis des années, changer l'existence d'un lieu qui garde toujours les allures d'une bourgade entourée de quelques fermes isolées. Pour sentir l'isolement de ces laissés-pour- compte, il faudra tenter de traverser le CW 8 à partir du nouvel échangeur en chantier sur la RN3 juste à proximité de l'hôpital militaire de Didouche Mourad. Une montée vers des lieux déserts sur une route non balisée, étroite, sinueuse, crevassée, accidentée, donne le tournis et le sentiment de tracer un chemin vers l'inconnu. Un fait bien étrange, car durant toute la route (nous rappelons qu'il s'agit bien d'un chemin de wilaya, de surcroît de la capitale de l'Est), il n'existe aucune plaque indiquant la direction vers la commune de Beni Hmidène et ce jusqu'au carrefour qui mène à la fois vers Zighoud Youcef et la RN27 reliant Constantine à Jijel. Il faudra chercher ces vieilles bornes kilométriques pour ne pas perdre le fil sur une route qui se dégrade encore depuis les longues chutes de neige de 2004. Etant le principal passage pour les habitants de Beni Hmidène qui prennent quotidiennement la destination de Didouche Mourad comme escale vers la ville de Constantine, on imagine sans difficulté le calvaire qu'ils endurent sur une douzaine de kilomètres avec surtout un manque crucial en moyens de transport. En attendant une réhabilitation qui tarde à venir pour le CW 8, les citoyens de Beni Hmidène cultivent toujours le sentiment d'être oubliés. Pour les jeunes, les distractions se résument à un cybercafé et une maison de jeunes sans moyens, ni encadrement. Faut-il espérer plus, surtout que des universitaires se contentent d'une année en préemploi pour finir dans un quelconque poste dans la formule emploi de jeunes avec… 2300 DA/mois.