Dépoussiérer les archives. Au sens propre dans pas mal d'institutions, c'est fort probable ! Mais, c'est surtout pour rappeler la valeur du document archivé, l'importance capitale à lui accorder et, partant, la revalorisation du «métier» d'archiviste qu'une campagne nationale de sensibilisation vient d'être entamée par la Direction générale des archives nationales (DGAN). Première étape, jeudi dernier, Tindouf qui devient ainsi la wilaya pilote retenue par la DGAN pour la mise en place future d'un réseau national des archives. «Des dispositions concernant la prise en charge des archives et la promotion de cette fonction (archiviste) vont être prises pour parachever le réseau national à l'horizon 2014», a annoncé le directeur central, M.Bounaama Mohamed, qui représentait le DG lors de cette journée de sensibilisation. Il ajoutera, lors d'un point de presse, que le projet (réseau national des archives), va débuter à Tindouf et qu'un premier rapport sera adressé au secrétariat de la Présidence et au ministère de l'Intérieur pour que, sur cette base, se réalise la stratégie nationale. «Tout l'honneur revient aux autorités locales et au wali qui s'est beaucoup investi dans ce domaine; nous allons organiser des séminaires internationaux qui vont prendre en charge les préoccupations algériennes; le premier sera consacré aux collectivités locales et, comme Tindouf est la wilaya pilote, nous allons ramener des experts internationaux, et Tindouf servira d'exemple pour les autres wilaya et les APC», dira M.Bounaama en rappelant, qu'en plus des archives des collectivités locales, celles du parlement et des partis font également partie du projet auquel s'attelle la DGAN. Lors de cette journée à laquelle ont assisté tous les membres de l'exécutif ainsi que l'ensemble des archivistes ou agents administratifs «faisant fonction», le wali a insisté sur le fait que le service des archives, tout comme l'état-civil, doit être confié aux meilleurs fonctionnaires et «non aux agents qui y sont mutés par sanction». Il dira qu'il est temps de faire «une petite révolution» en commençant par changer les mentalités et rappellera que les 25 sièges de directions réalisés, ces dernières années, ou en cours de réalisation, disposent d'un espace adéquat pour la conservation des archives. Il a été également recommandé à toutes les institutions étatiques de procéder au recrutement de spécialistes. La directrice du contrôle et de la formation qui, avec le responsable de la conservation des archives, a accompagné le représentant du DG, a relevé dans son intervention qu'au niveau national, les besoins s'élèvent à 4448 archivistes alors qu'on ne dispose réellement que de 593 spécialisés dans le domaine. C'est dire l'insuffisance en matière de formation de ce corps en voie «d'archivage». Pour le cas de Tindouf, les quelques archivistes existant vont prendre en charge la formation de leurs collègues (documentaliste et bibliothécaire) et la directrice de la DGAN a été sollicitée pour venir encadrer cette opération.