Le nombre global des condamnés à mort en Algérie durant la colonisation demeure inconnu. Dans le cadre de la conservation des archives, le débat sur la revendication de la restitution des archives, relatives à la période de la présence française en Algérie, est revenu au-devant de la scène. «La nécessité de la restitution des archives par la France, durant la période coloniale, est une exigence, car l'archive constitue un témoin fidèle du passé, de la structure et de la vie des sociétés», a insisté Maître Ben Brahem, hier, lors d'une conférence historique en hommage aux anciens condamnés à mort dans les prisons françaises. La conférence a été organisée au centre de presse d'El Moudjahid par l'association Machaâl Echahid en présence des rescapés condamnés à mort durant la période coloniale. L'initiative a pour objectif de marquer la Journée nationale des condamnés à mort coïncidant avec le 19 juin de chaque année. Autrement dit, l'Algérie n'a pas cessé, depuis des décennies, de réclamer son droit sur ces documents de portée historique transférés sur le sol français à l'indépendance de l'Algérie. Et en dépit des demandes insistantes de l'Algérie, les archives de la période coloniale, constituant un pan important de la mémoire de la nation, sont toujours conservées dans les centres d'archivage de l'Hexagone. Cependant, la directrice des Archives de France a rappelé dans un interview accordé à L'Expression que la seule fois où son département a reçu une «demande précise» concernant la restitution des archives, c'était lors du séisme de 2003, l'événement tragique qui a frappé les wilayas d'Alger et de Boumerdès. Les autorités algériennes avaient réclamé, auprès de la France, les cartes des passages souterrains et les réseaux d'assainissement de la capitale. Rappelons que plus de 210 condamnés à mort ont été exécutés par les autorités coloniales françaises pendant la guerre de Libération, dont 199 guillotinés, alors que les autres ont été passés par les armes, a indiqué le président de l'Association nationale des condamnés à mort, M.Mostafa Boudina. Le nombre global des condamnés à mort en Algérie durant la colonisation demeure cependant «inconnu», alors que les statistiques font état de 2000 cas dont certains jugés par contumace par les tribunaux coloniaux, a-t-il ajouté. Plus de 100 condamnations à mort ont été prononcées au niveau de l'émigration, 22 exécutions ont été enregistrées, a affirmé M.Boudina. Enfin, Me Ben Brahem a révélé q'un film sur le premier condamné à mort en Algérie, Ahmed Zabana, en l'occurrence, sera réalisé prochainement.