La société civile n'a pas manqué de réagir à Béjaïa, jugeant l'intervention des pouvoirs publics bien en deçà des attentes des populations éprouvées. Dans un communiqué rendu public, le bureau de Béjaïa du RCD mettra dans le même sac l'exécutif de wilaya et l'APW. Le parti de Saïd Sadi dénonce «des pouvoirs publics coupés des préoccupations citoyennes». Des populations, s'insurge-t-il, isolées dans leurs localités, subissant d'innombrables dommages. Une détresse qu'accentuent «la pénurie de gaz et la flambée des prix des produits de consommation». Le RCD tapera aussi sur l'assemblée de wilaya pour ne pas avoir su tirer des enseignements de la gestion des catastrophes précédentes et ainsi «mettre en œuvre une stratégie de prévention et d'anticipation» pour parer aux urgences que commandent de telles situations. Seuls les élus locaux trouvent grâce dans le constat dressé, car ces derniers «dépouillés de leurs prérogatives et faisant face comme ils peuvent» devant la détresse de leurs administrés. De son côté, le bureau de Béjaïa de la LADDH a également dressé un réquisitoire analogue à l'endroit des autorités. La Ligue version Bouchachi s'offusque d'une intervention des autorités en dessous des besoins. Elle se pose la question de ce que sont devenus les équipements publics appropriés (bulls, chasse-neige, niveleuses…). Et de réclamer de situer «les responsabilités» dans le retard de développement de la wilaya, notamment dans l'alimentation en gaz de ville, en lieu et place des «appels à une modération dans la consommation énergétique, alors que le froid a atteint -5 degrés dans certains villages». La section de Béjaïa du FFS, dans une conférence de presse organisée au niveau de son siège, n'a pas moins disqualifié la gestion des intempéries par l'administration. Pour le premier secrétaire de la section, «une incompétence des instances» dans la prévention de la situation vécue par les citoyens aurait prévalu.