Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, des citoyens de la wilaya de Béjaïa lancent des SOS au quotidien devant l'ampleur du sinistre causé par les intempéries lors de ces dix derniers jours, «des citoyens de Béjaïa vivent dans l'isolement et le dénuement. Les habitants, dans les villages et les contrées les plus reculées, sont livrés à eux-mêmes. Des milliers de citoyens sont privés du minimum vital et ce, depuis plusieurs jours, ils connaissent la faim, le froid et l'angoisse pour leurs malades», lit-on dans le document parvenu à la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH). Alors que des «villageois sont restés isolés durant une semaine, voire plus, ce qui a contraint certains habitants à se réfugier dans des villages limitrophes, d'autres par contre ont perdu la vie à Adekar, Chellata, Tizi Nberber… pour causes : routes coupées par la neige qui a atteint des hauteurs avoisinant les deux mètres, hypothermie». Le bureau de la LADDH de Béjaïa, s'incline devant leur mémoire et se solidarise avec ces familles endeuillées. Aussi l'équipe médicale de la LADDH a sillonné les différents villages sinistrés et apporté une assistance médicale aux citoyens avec ses propres moyens. Si l'intervention des pouvoirs publics de Béjaïa a été très en dessous des besoins de la situation, selon le communiqué, les Béjaouis se demandent «pourquoi des moyens héliportés n'ont pas été dépêchés au moment opportun pour sauver des vies humaines ? Que fait le wali de Béjaïa qui ne cessait d'acclamer que cette wilaya a été suffisamment dotée en ressources financières (4 000 milliards de centimes) ?» En relevant l'insuffisance dans le développement de cette région de la Kabylie, la LADDH parle de «situer les responsabilités quant au retard accusé dans le développement de notre wilaya, notamment en approvisionnement en gaz de ville à hauteur de 25% et en électricité. Les services publics lancent des appels à une consommation modérée ! Notamment en cette période d'hiver où le froid a atteint -5°C, voire moins dans certains villages». Et d'évoquer «où sont les équipements publics (chasses- neige, bulldozers, niveleuses…) qui devaient être mis à la disposition des collectivités locales pour parer à de pareilles catastrophes ? En final, cet argent investi rendra-t-il la vie aux citoyens décédés à cause de ces négligences impardonnables ?» Devant cette situation jugée insensée par les populations locales, la LADDH par le biais de son bureau de Béjaïa «dénonce avec énergie, les spéculateurs qui tirent profit de la détresse humaine. Des bonbonnes de gaz à 1 200 DA, de la pomme de terre à 140 DA…C'est indigne !» deplore-t-elle, comme elle profite pour rendre un vibrant hommage aux citoyens qui, dans leur immense majorité se sont spontanément mobilisés dans des actions de solidarité pour porter aide et assistance aux habitants des contrées enclavées par les fortes chutes de neige. «Nous saluons aussi tous ceux qui ont intervenu par leurs propres équipements dans ces actions», poursuit le communiqué tout en appelant les citoyens de Béjaïa et autres à intensifier leurs actions de solidarité envers nos compatriotes des villages touchés par ces intempéries.