Les rappelés de l'armée durant les années 1990 interpellent les pouvoirs publics. Encore une fois, ces ex-militaires qui ont sauvé l'Algérie de l'islamisme ont organisé un sit-in durant toute la journée d'hier à la gare routière du Caroubier, à Alger. Pourquoi le choix de la gare routière ? Ce «choix est stratégique», affirme un délégué. A défaut de pouvoir organiser leur rassemblement à Alger, ceux qui ont lutté contre le terrorisme se sont donné rendez-vous hier, au niveau de cette gare interwilayas. Environ un millier d'anciens militaires ont réussi à atteindre le lieu du rassemblement, d'après un délégué contacté hier par téléphone. Ils sont venus de 38 wilayas. Ce délégué souligne que d'autres ont été bloqués à Blida. «Nos amis de Mostaganem nous ont affirmé que 3 bus de provenance de cette wilaya ont été bloqués à Blida», regrette le délégué de Tizi Ouzou. D'autres bus auraient été retardés par des contrôles tout au long de la route. Les agents des forces de l'ordre, qui se sont montrés compréhensifs durant la matinée, ont changé d'attitude l'après-midi. «Les officiers de police nous ordonnent de quitter les lieux. Que chacun retourne dans sa wilaya, nous ont-ils lancé», relate le délégué de Tizi Ouzou. Dans la matinée, l'information qui circulait faisait état de l'arrivée d'un émissaire du ministère de la Défense nationale (MDN). «Un officier de police nous a confirmé l'arrivée d'un représentant du MDN», affirme le délégué. A 14h30, les ex-mobilisés attendent toujours. «Ils ne veulent pas nous recevoir», dénonce un protestataire. «On ne demande que nos droits, une indemnisation pour nos sacrifices», exige-t-il. Il convient de rappeler qu'à l'échelle nationale, environ 123 000 personnes avaient été mobilisées dans le cadre de la lutte antiterroriste.