Halim Mokdam : un grand reporter au grand cœur est un ouvrage qui vient de paraître aux éditions El Kalima. C'est un hommage posthume rendu par un de ses pairs et confrère, Amar Belkhodja. Amar Belkhodja, journaliste, chercheur en histoire et auteur d'une quinzaine de livres portant sur le mouvement national, l'Emir Abdelkader, Ali Maâchi ou encore sur la ville de Tiaret, a tenu à immortaliser un des «hauts faits» journalistiques du défunt et regretté Halim Mokdad, un brillant reporter de l'âge d'or du journalisme algérien, et par voie de conséquence dévoiler plusieurs de ses facettes, qui ne sont que des vertus cardinales. Toute la corporation est unanime : Halim Mokdad était un humaniste, affable, souriant, généreux, altruiste, professionnel et surtout infatigable. Et puis, Halim Mokdad était un nationaliste et un militant qui s'est investi entièrement, à son corps défendant, lors de la révolution algérienne (1954-1962) contre le colonialisme français. Halim Mokdad est décédé des suites d'une longue maladie, à l'âge de 65 ans, une certaine journée du 7 mars 2001. A la veille d'une fête délicate et féminine. De bon augure ! Parcours d'un «battant» Ainsi, l'ouvrage Halim Mokdad : un grand reporter au grand cœur, proprement dit, tourne autour d'un des plus remarqué et remarquable reportage publié en novembre 1987, dans le journal El Moudjahid où il était l'un des pionniers de la presse algérienne. Un reportage ayant valeur d'investigation historique et de matière aux historiens sur un pan entier de la révolution algérienne et son combat agissant et effectif. Le reportage est intitulé «Berrouaghia, Martyre et Héroïque» (en majuscules) traitant d'une action révolutionnaire spectaculaire dans un café de la ville de Berrouaghia. Il s'agit d'un commando du l'ALN (Armée de libération nationale) ayant «soulagé» la population locale d'un adjudant de la gendarmerie, Fleury Roger, qualifié de «dément, sanguinaire, psychopathe et d'assassin», dans la nuit du 15 septembre 1960, dans un café du centre de Berrouaghia. Pour ce faire, Halim Mokdad, 27 ans après, ce «haut fait» militaire de l'ALN, s'était rendu à Berrouaghia et ses localités pour y effectuer un travail d'investigation minutieux et de première main. Avec, de front, de précieux témoignages et entretiens avec les survivants, des moudjahidine de la région ayant donné de précieux détails sur cette opération de l'ALN, ainsi que sur l'exécution sommaire de huit militants du FLN, en février 1957, par l'adjudant Fleury Roger. Berrouaghia, un bon scénario Le reportage «Berrouaghia : Martyre et Héroïque» s'articule en cinq parties : «Le portrait d'un tortionnaire» ; «Au bout de l'horreur» ; «Les suppliciés d'El Ksar» ; «Une patrouille de l'ALN dans la ville» et «La fin d'un monstre». Il est étayé par une revue de presse d'alors. Des coupures de journaux datant du 16 et 17 septembre 1960, relatant l'action de l'ALN où l'adjudant Fleury Roger a été exécuté. L'auteur de ce livre, Amar Belkhodja, ayant fait aussi «un travail d'orfèvre», a réussi à présenter, d'une manière vulgarisée, la genèse de cet épisode anticolonial. Bref, «Berrouaghia : Martyre et Héroïque» pourrait bien faire un beau scénario pour les réalisateurs.
Halim Mokdam : un grand reporter au grand cœur/ Amar Belkhodja/Editions El Kalima/2012