Il y a dix ans nous quittait Halim Mokdad, l'un des symboles de la presse algérienne. Il a été emporté par une longue maladie qui l'a handicapé et qu'il a combattue de toutes ses forces jusqu'à son dernier souffle. Il a été un grand maître de la plume, mais aussi un moudjahid combattant depuis son très jeune âge pour une Algérie indépendante et surtout homme de cœur et de conviction. Il a fait ses débuts à la radio algérienne en langue française avant d'intégrer El Moudjahid en 1966 où il ne tarda pas à se faire remarquer par son style d'écriture, le choix des mots et sa précision dans la description. Ses reportages dans beaucoup de pays d'Afrique sont encore dans les esprits. Il a été le premier journaliste algérien à effectuer un reportage en Iran après l'avènement de la République islamique. Halim était le type même du perfectionniste qui ne laissait rien au hasard. Son press-book est là pour témoigner d'un travail dont les générations actuelles devraient s'inspirer. Il est resté jusqu'à sa mort égal à lui-même avec sa probité et ses qualités morales. Homme affable, d'une extrême simplicité, Halim était attaché aux petites gens qu'il a magnifiées dans ses nombreux reportages effectués à travers le pays, durant plus de trois décennies. L'aventure journalistique le passionnait. Il s'imprégnait des sujets en procédant à des recherches, confrontait les différents points de vue, se tenait à équidistance de tous les intérêts en relation avec un sujet traité. Il a aussi rédigé des billets d'humeur où il a distillé des messages aux dirigeants politiques à dose homéopathique avec tact et subtilité. Quelles que soient les époques et les turbulences traversées par l'Algérie, il a su la décrire avec un style bien à lui.