La défaite de la puissance coloniale en 1940 et le débarquement anglo-américain ont incité les responsables algériens de la cause nationale, encouragés par les déclarations américaines, à secouer le joug colonial. Le Manifeste du peuple algérien du 10 février 1943 réclame une Constitution où l'égalité absolue entre hommes quelle que soit leur race ou leur religion sera proclamée. L'additif au Manifeste du 26 juin 1943, approuvé par le gouverneur général Peyrouton, prévoit la création d'un Etat algérien à la fin de la guerre et la participation immédiate des représentants musulmans au gouvernement de l'Algérie. Mais l'administration française ne cherche que le calme pendant que les troupes « indigènes » participent aux combats en Italie, en Corse, à l'Ile d'Elbe puis au débarquement de Provence (Ben Bella combattra au Monte Cassino en avril 1944). L'ordonnance du 7 mars 1944 de de Gaulle oublie les promesses faites et ne reprend que le projet Blum Viollette rejeté en 1936 par les colons, en proposant le droit de vote à 65 000 Algériens. C'est le gouvernement français issu de la Résistance, dirigé par de Gaulle et formé avec des ministres communistes, qui va exercer une répression effroyable. Une situation qui poussa les populations dans notamment Sétif, Guelma et Kherrata à manifester leur ras-le-bol, mais aussi leur espoir de vivre librement dans une Algérie indépendante. Il faut savoir que les Algériens, déçus par les promesses coloniales, vivaient aussi très mal. L'origine de l'exaspération est à chercher dans la disette due à la guerre, à la famine. « Je crois pouvoir affirmer que 50% au moins de la population se nourrissent d'herbes et de racines », écrivait Albert Camus en juin 1939 dans Alger Républicain