C'est en réponse à un appel de détresse d'une Néo-Zélandaise mariée à un Algérien que cette ambassadrice a fait le déplacement en Algérie. Ne pouvant pas la rapatrier, elle décide de lui louer un appartement à Alger. Mostaganem a eu l'honneur d'accueillir, pour la première fois, un représentant diplomatique de la Nouvelle-Zélande. En effet, ce pays de l'océan Pacifique distant de plus de 15 000 km, n'a pas de représentation diplomatique en Algérie ; ce qui n'a pas empêché son ambassadrice en Egypte de faire le déplacement depuis le Caire jusqu'à Mostaganem, où elle vient de séjourner durant trois jours. Mais ce voyage n'avait rien de touristique. En effet, c'est en réponse à un appel de détresse émis par une de ses compatriotes que la diplomate a foulé, probablement pour la première fois, le sol algérien. Mariée à un Algérien, une jeune maman néo-zélandaise est rentrée le plus normalement du monde en Algérie en compagnie de son mari et de leurs trois enfants. Une fois installée chez la famille de son conjoint, la jeune femme constate que ce dernier est reparti en Nouvelle-Zélande en la laissant avec les enfants à Mostaganem. Elle prend alors conscience que le voyage d'agrément et de découverte que son époux lui avait offert n'était en fait qu'un subterfuge. En réalité, il ne cherchait qu'à faire rentrer en Algérie ses enfants nés de ce mariage mixte. C'est donc suite à cet appel de détresse que Son Excellence l'ambassadrice de Nouvelle-Zélande s'est présentée tout récemment au niveau du domicile mostaganémois du couple. Elle tente alors de faire rapatrier la femme et ses trois enfants, mais la famille de l'époux ne l'entend pas de cette oreille. Cette dernière s'y oppose catégoriquement. Au niveau de la justice, elle tente une procédure en référé, mais le magistrat lui explique doctement que s'agissant d'un problème personnel et du fait qu'il n'y a aucun litige entre parents, sa démarche était frappée de nullité. En effet, concernant la garde des enfants, la législation algérienne tranche toujours en faveur du parent algérien, une procédure somme toute partagée par la plupart des pays. Déboutée, la diplomate ne se résigne pas à abandonner sa compatriote dans cet inextricable imbroglio. Ne pouvant obtenir légalement le retour des enfants en Nouvelle-Zélande, elle décide alors de les extirper de la garde de leurs grands-parents. En accord avec leur maman, elle va leur louer un appartement en plein centre d'Alger, dans l'un des quartiers les plus huppés de la capitale algérienne. Au frais du Trésor néo-zélandais. Pendant ce temps, le papa se trouve en Nouvelle- Zélande. Loin, très loin de Mostaganem, sa ville natale. Derrière ce terrible drame de la séparation, que de nombreux couples mixtes vivent dans un profond déchirement, il y a cette belle leçon de solidarité que vient de nous donner ce minuscule pays du Pacifique, qui, il n'y a pas si longtemps était notre fournisseur attitré en poudre de lait et en viande congelée. Une ambassadrice qui effectue un déplacement de plus de 4000 km — distance entre Mostaganem et le Caire — pour venir au secours d'une compatriote n'a rien de banal. Par ce geste, la Nouvelle-Zélande, ce petit pays perdu au milieu de l'immense océan Pacifique, vient de nous administrer la preuve qu'un compatriote a droit à tous les égards. En tous lieux et en toutes circonstances.