Hon Phil Goff, à la fois ministre du Commerce extérieur, ministre de la Défense, ministre du Désarmement, de la Justice et des Finances, effectue une visite de deux jours en Algérie. Cela faisait près d'une décennie qu'aucun responsable de l'île du sud-est du Pacifique n'a foulé le sol algérien. Accompagné d'une petite délégation d'hommes d'affaires, le ministre néo-zélandais a eu une série d'entretiens avec le président Abdelaziz Bouteflika, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, et le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat. Même si les relations commerciales entre la Nouvelle-Zélande et l'Algérie sont encore maigres – 25 heures de vol séparent les deux pays –, il y a, souligne M. Goff, une réelle volonté de renforcer les liens. Grand importateur de produits laitiers, l'Algérie est le deuxième partenaire africain de la Nouvelle-Zélande après l'Afrique du Sud. Bien qu'elles soient timides, les relations commerciales affichent une progression impressionnante », a déclaré hier à Alger M. Goff, lors d'une rencontre avec des responsables algériens du commerce. Le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Nouvelle-Zélande est ainsi passé de 131 millions de dollars néo-zélandais (près de 6,8 milliards DA) en 2006 à 213 millions de dollars néo-zélandais (11 milliards de dinars) en 2007, soit une évolution de 52%. La viande de mouton et les produits laitiers se taillent les plus grandes parts dans les échanges entre l'Algérie et la Nouvelle-Zélande. Les responsables néo-zélandais souhaitent aujourd'hui diversifier leurs exportations vers l'Algérie, d'autant que notre pays est considéré comme « la porte du Maghreb ». Deux entreprises néo-zélandaises de renommée internationale spécialisées dans les solutions de télécommunications numériques ont fait le déplacement à Alger. Il s'agit de l'entreprise TAIT, spécialisée dans les communications radio mobiles (présente dans 140 pays) ainsi que l'entreprise 4RF qui se concentre sur les solutions de communication à travers des micro-ondes numériques et qui compte parmi ses clients les entreprises EDF, Shell, British Gaz et le gouvernement italien (pour la sécurité militaire). Des représentants de la société Fonterra, l'une des plus grandes exportatrices de produits laitiers, ont également pris part à la rencontre d'hier. Le directeur du bureau de Fonterra à Alger, Aziz Ferhat, a souligné que son entreprise a vendu plus de 50 000 t de poudre de lait à l'Algérie, ce qui représente près de 25% des besoins du pays. « La Nouvelle-Zélande a un grand esprit d'entreprise. Nous voulons apporter de la valeur ajoutée en Algérie, notamment dans les secteurs de l'industrie marine, l'industrie du plastique et de l'automobile. Il y a d'autres possibilités de commerce au-delà du secteur de l'agriculture », a martelé M. Goff. Au chapitre de l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce, le ministre néo-zélandais a souligné que la convention bilatérale entre l'Algérie et la Nouvelle-Zélande est en voie de finalisation. Il espère une levée des barrières douanières entre l'Algérie et la Nouvelle-Zélande afin, dit-il, que les entreprises algériennes et les ménages puissent profiter d'une baisse des prix du lait. Le ministre aux cinq portefeuilles, M. Goff, s'est réjoui de son entrevue avec le président algérien. Une rencontre qui n'était pas prévue au programme. « J'ai eu un excellent entretien avec le président Bouteflika qui s'est articulé autour des questions irakienne, iranienne et palestinienne », nous a indiqué M. Goff. La rencontre entre le président Bouteflika et le ministre néo-zélandais a également été l'occasion d'évoquer un point commun : l'Algérie et la Nouvelle-Zélande ont toutes les deux eu à subir des tests nucléaires français. Mais malgré la volonté d'approfondir les relations entre les deux pays, l'installation d'une ambassade néo-zélandaise en Algérie n'est pas à l'ordre du jour. La Nouvelle-Zélande en chiffres 4 millions d'habitants Inflation : 2,6 Le pays figure dans le « top 5 » du classement sur la liberté économique selon Heritage Foundation La Nouvelle-Zélande est à la première place des pays les plus transparents, selon Transparency International (9,6). La Nouvelle-Zélande est à la 2e place du classement « Doing Business » sur le climat des affaires de la Banque mondiale. En Nouvelle-Zélande, 95% des produits importés ne sont pas assujettis aux taxes douanières Liberté de la presse : 15e place