L'ancien international camerounais Roger Mila est très remonté contre les dirigeants de la Confédération africaine de football (CAF). Rencontré au Pyramides Méridien, quartier général de la sélection du Sénégal, le « Vieux » Lion a laissé éclater sa colère « contre les hommes qui dirigent la CAF, qui méprisent les anciens footballeurs et leur préfèrent des hommes qui n'ont jamais tapé dans un ballon et même des aveugles aux lieu et place de ceux qui ont fait l'histoire du football africain sur tous les terrains du monde ». La révolte de Roger Mila couve depuis des années. Celui qui partage sa vie entre son Cameroun natal et Montpellier sa ville d'accueil en France, bien avant le décès de sa femme, ne rate aucune occasion de manifester son désaccord à ce qui semble, à ses yeux, comme « une profonde injustice vis-à-vis des joueurs qui ne sont pas représentés dans les organes et structures de la Confédération ». Au nom de quelques anciennes gloires du football continental, il revendique le droit à ces derniers de siéger à la CAF, « comme le font de prestigieux footballeurs européens au niveau de l'UEFA et la FIFA, à l'image de Michel Platini et Frantz Beckenbauer qui finiront un jour par occuper de très hautes fonctions dans le football mondial », conclut celui qui a fait rêver des millions d'Africains à la Coupe du monde 1990 en Italie, alors qu'il avait plus de 42 ans. Aujourd'hui, il veut que les footballeurs du continent « soient respectés par la CAF car c'est eux qui font le spectacle qui génère les millions de dollars qui viennent gonfler chaque année les caisses de la CAF ». Il a conscience qu'il prêche dans le désert « parce que les consciences ne sont pas encore éveillées. Un jour, cela changera dans le sens voulu », affirme-t-il. Les événements survenus depuis 2004 ne plaident pas en faveur de cette issue. A Tunis, le Ghanéen Abedi Pelé s'était placé frontalement contre le comité exécutif de la CAF en se présentant à l'élection qu'il n'a pas franchie avec succès. Son échec n'a en rien altéré sa détermination à poursuivre dans cette voie. Deux ans plus tard, à l'assemblée générale de la CAF au Caire, une autre figure emblématique du football continental, le Malien Salif Keita, a piteusement échoué dans sa tentative d'intégrer le comité exécutif. Il a entraîné dans le sillage de sa déroute son compatriote Diakité, membre du comité exécutif de la FIFA. En effet, pour se présenter à l'élection à un des deux postes en jeu au comité exécutif de la CAF, il devait préalablement éloigner Diakité. Chose faite avant son arrivée au Caire. A la surprise générale, Salif Keita retire sa candidature quelques minutes seulement avant le début des travaux. Il se serait rendu compte, en retard, qu'il n'avait aucune chance de passer. Sa sortie a provoqué un tollé général au sein de la délégation malienne, journalistes, officiels, qui a accusé l'ancien avant-centre de Saint-Etienne et Marseille d'avoir effacé des tablettes de la CAF et de la FIFA le nom d'un dirigeant malien. Salif Keita est considéré comme un proche de Roger Mila. Il leur sera difficile de remonter la pente sans une organisation crédible, dont l'action serait inscrite dans la durée et non pas conjoncturelle, c'est-à-dire donner des « signes » de son existence uniquement à l'occasion de la CAN.