Le scandaleux arbitrage du Béninois Koffi Codjia continue de faire des vagues. Hier, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou, l'a qualifié « d'arbitrage scandaleux » lors de la conférence de presse qu'il a animée à Luanda en marge de la présentation de la candidature du Qatar à l'organisation de la Coupe du monde 2018. C'est ce qu'a rapporté l'agence de presse qatarie. Les commentaires qui ont suivi la prestation du « chargé de mission » béninois n'ont pas laissé insensible le Camerounais. Ses proches collaborateurs, comme les observateurs, qui l'ont approché après la demi-finale Egypte-Algérie (4-0) au Tolatona (hôtel où réside la délégation de la CAF), ont tous noté « la grande colère du président qui n'a pas digéré les graves fautes commises par Gérôme Damon (Egypte-Cameroun) et Koffi Codjia (Egypte-Algérie) » qui, font-ils remarquer, « ont profité à l'Egypte ». Cette sortie du premier responsable de la CAF souligne parfaitement le malaise qui couve au sein de cette instance et plus particulièrement sur l'arbitrage « téléguidé à distance » par les Egyptiens qui, comme chacun le sait, est « contrôlé » par les influents égyptiens qui trônent dans cette instance. La sortie de Issa Hayatou a le mérite de recadrer les choses. Pour rappel, l'arbitre béninois a tout fait, jeudi dernier, pour faire « tomber » l'Algérie et dégager la voie à l'Egypte. Evidemment, cela n'aurait pu se faire sans la complicité du Malien Diakite, qui régente le corps arbitral africain sous l'œil vigilant de la cheville ouvrière de la confédération, c'est-à-dire son secrétaire général, l'Egyptien Mustapha Fahmi. Le choix de Koffi Codjia pour officier cette importante rencontre a laissé planer le doute sur les véritables intentions de Diakite, dès l'annonce de la sélection du Béninois. L'arbitre, avec qui l'Egypte (sélection et clubs) n'a jamais perdu en match officiel, possède l'art consommé de faire gagner le « favori » de ses maîtres. Au crépuscule de sa carrière internationale il a « assassiné » l'équipe nationale d'Algérie, sans aucune hésitation, ni crainte. Il sait qu'il est protégé. La « colère » de Issa Hayatou est-elle sincère ou de circonstance ? Beaucoup penchent pour la seconde option parce qu'ils connaissent parfaitement « son degré d'implication dans toutes les magouilles égyptiennes qu'il couvre de son autorité depuis qu'il a accédé au trône en 1988 au Maroc », précise une source proche du Camerounais. Nul doute que sans la vague d'indignation soulevée par l'arbitrage scandaleux de Koffi Codjia, les critiques acerbes infligées à l'arbitrage africain lors de la CAN 2010 et la présence sur place de nombreux observateurs étrangers, le président de la CAF se serait abstenu de tout commentaire. C'est la spécialité maison. Un dirigeant d'une sélection victime d'une grave faute d'arbitrage durant le tournoi angolais dira : « La colère de Issa Hayatou résulte d'abord du fait qu'il a été mis en cause personnellement par les observateurs dans tout ce qui est arrivé ici en Angola. Le drame de Cabinda, attaque du bus transportant la délégation du Togo par les séparatistes cabindais du FLEC, qui s'est soldée par le décès de deux Togolais et qui a entraîné le retrait des Eperviers, la mauvaise organisation qui a prévalu en Angola et les graves erreurs d'arbitrage qui ont influé sur les résultats des matches ont terni son image auprès des dirigeants et instances internationales invités en Angola. Koffi Codjia lui a donné le coup de grâce en direct et sous les yeux de centaines de millions de téléspectateurs du monde entier. Pour toutes ces raisons, Issa Hayatou s'est départi de son ‘‘légendaire silence'' pour dénoncer le parti pris de Koffi Codjia », martèle notre interlocuteur. Cette affaire aura des suites. Certes, elle ne rétablira pas l'Algérie dans ses droits, mais elle aura eu le mérite « d'ouvrir les yeux » sur le complot tramé contre l'Algérie.