Mettant un terme à l'anarchie qui a trop longtemps régi certains comportements irresponsables et dans la stricte application d'une réglementation prise jusque-là à la légère par des opérateurs économiques se croyant au dessus des lois, la commission de wilaya de contrôle et de surveillance des installations classées a épinglé, pour le compte de l'année 2005, de nombreux contrevenants. Dans ce contexte, elle a prononcé, sous la férule de la direction de l'environnement, 90 mises en demeure, 3 propositions de fermeture pour les infractions les plus graves, dressé 5 PV de justice, signifié 11 recommandations et procédé à 10 mises sous scellés. Pour déversement d'eaux usées chargées d'huile et de graisse non épurées, 14 stations de lavages-graissages ont écopé d'une mise en demeure visant à leur mise en conformité au décret n°93-161 réglementant le déversement des huiles et lubrifiants dans le milieu naturel. Cinq sont domiciliées à Constantine, 4 à El Khroub, 3 à Aïn Abid et 2 à Ouled Rahmoune. Pour les mêmes infractions, cette commission a prononcé des mises en demeure à la SNCF, à l'abattoir communal d'El Khroub, à la carrière Cosider de Aïn Smara et à l'imprimerie CNAS Ibn Badis. Dans le cadre du contrôle de la pollution industrielle telle que stipulée par les textes de lois en vigueur, 27 mises en demeure ont été adressées aux contrevenants. Concernant les unités industrielles détentrices de déchets spéciaux, une mise en demeure a été adressée au Complexe pelles et grues de Aïn Smara, à l'Entreprise de production de machines et outils (PMO) de Oued Hamimime et à l'Unité de fabrication de pots d'échappement. Concernant le complexe, les experts de la commission de contrôle ont constaté la présence d'eaux résiduaires chargées de chrome et d'autres métaux lourds ainsi que le stockage non conforme de déchets toxiques. La PMO a été réprimandée pour des carences relevées au niveau de sa station de traitements des résidus toxiques, et l'unité pour rejet de boue de peinture dans le réseau d'assainissement et stockage des matières premières avec les produits finis. D'une part, l'entreprise German de Aïn Smara a écopé d'une mise en demeure et d'un PV de justice pour un déversement des huiles de coupe dans le réseau d'assainissement. D'autre part, pour nuisances causées à l'environnement et pour non-respect de la réglementation relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable, des mises en demeure ont été adressées à 25 carrières réparties à travers la wilaya de Constantine. Sur un autre registre mais tout autant lié au respect de l'environnement et à la protection de la nature, une mise en demeure a été signifiée aux gestionnaires de la décharge publique de Constantine située au Km 13, sur la RN 5. Motif : écoulement des lixiviats dans la nature et non-respect des prescriptions techniques contenues dans le cahier des charges régissant l'exploitation de cette décharge qui reçoit, rappelons-le, 3,67 t/j d'ordures ménagères et de déchets solides. Des batteries de poules pondeuses ont été également mises à l'index. Domiciliées à Ibn Ziad, deux d'entre elles ont fait, d'après un rapport de la direction de l'environnement, l'objet d'un PV de justice et d'une fermeture temporaire, respectivement pour absence d'incinérateur et présence d'un bourbier de fientes, responsable de fortes nuisances qui incommodent les riverains par les odeurs pestilentielles qu'il dégage, tout en portant un grave préjudice à la nature. A terme, la pollution touchera les nappes d'eau souterraines. Tout en soulignant le réveil de l'appareil répressif, notamment pour contrôler la pollution industrielle localisée essentiellement dans les milieux urbains, ces quelques indices témoignent, selon la direction de l'environnement, de l'absence au sein de la plupart des unités industrielles de systèmes anti-pollution tels que prévu par la réglementation en vigueur. Quand ils existent, précise et déplore cette même source d'informations, ils sont la plupart du temps inopérants en raison de leur état de vétusté avancé. Résultat, les rejets industriels toxiques s'opèrent dans le milieu naturel sans un traitement adéquat ; ce qui entraîne des dommages irréparables à l'environnement, notamment aux ressources en eau. Malgré la vigilance des services de l'environnement, le stockage des déchets toxiques ne se fait pas toujours dans les conditions souhaitées, ce qui peut entraîner en cas de sinistre de véritables catastrophes écologiques ; et sur ce point, la tolérance zéro est soulignée dans la traque menée contre les pollueurs industriels, les premiers responsables désignés de la dégradation de l'environnement.