Les habitants d'Aït Zikki ne s'en remettront pas de sitôt des conséquences des dernières intempéries. Déjà classée au rang des communes les plus pauvres d'Algérie, Aït Zikki, aujourd'hui, s'enfonce d'avantage dans le marasme, sans aucune perspective de développement. Le président de l'APC, M. Amara Meziane, s'indigne que sa commune soit la seule au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, à subir la marginalisation de la part de l'administration. Aucun programme de développement d'envergure n'a bénéficié à la commune. «Chaque hiver, la vie des villageois tourne au cauchemar avec les pénuries de gaz butane. Comment expliquer, alors, notre mise à l'écart du bénéfice du raccordement au gaz naturel alors que les travaux sont lancés à travers toutes les autres communes de la daïra ? », s'est interrogé le P/APC. «Nous sommes les éternels oubliés, aucun responsable ne regarde vers ces montagnes. Pendant que les villageois se battent contre le froid et scrutent l'horizon pour une hypothétique bouteille de gaz butane, on nous envoie des SMS nous appelant à nous inscrire sur la liste électorale ! », s'indigne un jeune du village de Berkis. Le dispensaire du chef lieu d'Aït Zikki menace ruine, sans aucune commodité : absence d'ambulance, manque d'équipement et de petit matériel, absence de personnel qualifié. L insuffisance de la couverture sanitaire (1 médecin privé pour dix mille habitants) est criarde, ainsi que l'inexistence de médicaments et de pharmacie. Tous ces aléas font que les malades sont automatiquement évacués par leurs familles vers l'hôpital d'Azazga, à plus de 40km. Parfois le malade meurt par manque de prise en charge rapide et en raison de l'éloignement des structures d'urgence. Même la petite unité de soins, sous-équipée, d'Iguer Amrane s'est effondrée lors des dernières intempéries. Sa remise en état risque de prendre des mois. Le secteur de l'éducation a été aussi très affecté par les dernières intempéries avec l'effondrement, sous la neige, de 90% des blocs du CEM. Les élèves sont restés, près d'un mois, privés de cours, avant d'être transférés dans une école primaire fermée depuis des années. Les conditions de scolarité sont difficiles pour les élèves comme pour les professeurs. Sur décision de la direction de l'Education, les huit divisions sont réduites à quatre, entrainant une surcharge des classes. Les professeurs sont soumis à une intense gymnastique en raison de la réduction du volume horaire induit par la compression des classes. Par ailleurs, après le repas froid, les élèves bénéficient depuis peu du repas chauds qu'ils prennent, cependant, dans les salles de cours, en l'absence de réfectoire. Les élèves prennent le temps de s'habituer, mais s'interrogent sur leur devenir. Selon le P/APC, le nouveau CEM en dur, n'est pas près d'être lancé.