Aucun village de la commune n'a bénéficié du programme de développement rural du type PPDRI l De nombreux autres secteurs peinent à sortir du tunnel. Aït Zikki, une jeune commune née du dernier découpage, en 1984, fait partie des communes les plus pauvres d'Algérie. Elle compte près de 10 000 habitants, répartis à travers neuf villages, Agouni filkane, Taourirt Bouar, Iguer Amarane, Berkis, Amekrez, Iguer Mehdi (chef lieu de la commune), Boukhiar, Imejdab et Mansourah. La commune, culminant à près de 1400 m d'altitude, en plus du fait de ne pas être épargnée par la nature et qui fait face à un climat des plus âpres et des plus rugueux, bute sur l'incompréhension des décideurs qui l'ont carrément oubliée.Le P/APC, M. Amara Meziane, s'indigne que sa commune soit la seule de la daïra à subir le dictat de la marginalisation de la part de l'administration. La politique de développement n'obéit à aucune logique. Aït Zikki demeure, actuellement, la seule commune de la daïra de Bouzeguène à être écartée du programme spéciale 2009/2014, du président de la République. Elle est la seule à être écartée du bénéfice de l'inscription au gaz de ville, malgré la rigueur du froid qui y sévit en hiver. Par ailleurs, aucun village de la commune n'a bénéficié du programme de développement rural du type PPDRI. De nombreux autres secteurs peinent à sortir du tunnel. Le secteur de l'éducation est des plus déplorables. La scolarité des enfants d'Aït Zikki est à la fois dure et onéreuse. Mis à part le secteur primaire, le secteur du moyen vire au calvaire. Un CEM réalisé durant la période 90/94, en préfabriqué, sur la montagne, met les enfants et le personnel en réel danger de contamination par les fibres amiantées qui se détachent des plaques des parois dont la durée de vie ne devraient pas dépasser les 10 années. Inauguré en catastrophe, durant l'année scolaire 93/94, pour permettre aux enfants d'Aït Zikki, scolarisés en régime d'internat au CEM de Cheurfa (Azazga), de réintégrer leurs villages, l'établissement devrait être, aujourd'hui, logiquement fermé et les matériaux détruits. L'établissement menace ruine et malgré les instructions officielles préconisant sa fermeture et la construction d'un autre CEM en dur dont les travaux devraient démarrer en 2009, au contrebas de l'ex. Carrière, l'établissement est toujours en fonction. Les dures conditions de scolarité accentuent les déperditions scolaires qui gonflent le chômage des jeunes. Quant aux lycéens, ils sont obligés de rallier chaque matin, les lycées de Bouzeguène, distants de 30 km en aller-retour. Côté santé, ce n'est guère reluisant. On compte un médecin du secteur public pour plus de huit mille habitants. Les consultations ne se faisant que durant les matinées. Mais les habitants d'Aït Zikki ne se font guère d'illusions quant à l'amélioration des prises en charge sanitaires dans leur commune. Tous les malades rallient les urgences de la polyclinique de Loudha Guighil (Bouzeguène) ou en cas de gravité, les services des urgences de l'hôpital d'Azazga. Le dispensaire du chef lieu, démuni de tout, ne fait guère recette, même pour les soins de base, depuis des années déjà. Quant à l'ambulance, les habitants peuvent toujours rêver, c'est carrément de l'utopie, pense-t-on. La poste d'Aït Zikki, n'assure presque rien. Les retraités doivent se déplacer à Bouzeguène pour encaisser leurs pensions. Elevée au rang de commune depuis 1984, l'APC ne dispose même pas de locaux dignes de ce nom. Les bureaux administratifs et ceux de l'état civil ressemblent, sans exagération, à de véritables baraquements de la triste époque coloniale.