Certains perçoivent l'apprentissage comme un palliatif à l'échec scolaire; cela est faux. Le secteur de l'enseignement et de la formation professionnelle multiplie, depuis quelques semaines, les opérations de séduction à l'endroit des jeunes désirant acquérir un métier. Dans ce cadre, plusieurs centres de formation ont organisé des portes ouvertes, des expositions et des journées de sensibilisation et d'information pour inciter les jeunes, filles et garçons, à s'inscrire dans une des 30 formations offertes. Ils ont le choix dans un éventail de métiers allant des travaux en BTP jusqu'au traitement de textes et à la maintenance informatique, en passant par la soudure, la coiffure, la couture et la cuisine. A Biskra, il y a plus de 10 000 stagiaires inscrits dans les instituts et centres de formation professionnelle qui ambitionnent, selon les responsables, d'en accueillir le double à l'horizon 2014. Depuis quelques jours, la maison de la culture Redha Houhou abrite un symposium des organismes et établissements étatiques de soutien et d'aide à l'emploi des chômeurs. Les stands de l'Angem, l'Ansej, l'Anem, la Cnas et l'ADS connaissent un véritable engouement de la part des jeunes qui ont «juste besoin de trouver une bonne formule de départ et mettre le pied à l'étrier de la vie». Pour cela, le concours de plusieurs acteurs sociaux dont ceux du secteur de la formation, des dispositifs d'aide aux jeunes, des banques et des employeurs est nécessaire. Dernière activité en date, chapeautée par les responsables du secteur de la formation professionnelle, une journée d'études consacrée à la mise en œuvre des cellules d'orientation et d'accompagnement des stagiaires issus des centres de formation professionnelle, organisée dimanche à la salle des conférences de la wilaya mitoyenne au musée du Colonel Chaâbane. Ces cellules d'orientation et d'accompagnement, lesquelles seront à l'écoute des stagiaires, avant, pendant et après leurs cursus d'apprentissage, visent en outre à orienter les jeunes dès leurs arrivée au palier de l'enseignement moyen, à combattre la déperdition des stagiaires et à les accompagner pour trouver un emploi ou créer une microentreprise dès l'obtention d'une qualification ou d'un diplôme. Ainsi, une nouvelle philosophie de travail semble se mettre en place qui favorise la coopération et la coordination entre plusieurs intervenants dans le secteur de la formation, de l'aide et de l'emploi des jeunes. En marge de cette manifestation, Hatem Kaci, directeur de l'enseignement et de la formation professionnelle de la wilaya de Biskra, a indiqué que l'objectif de son secteur est de «réhabiliter les métiers de la blouse bleue, offrir aux jeunes la possibilité de se former dans une activité dite manuelle et faire bénéficier ceux-ci de crédits et d'aides financières pour lancer leurs projets et aussi de leur offrir un soutien technique et administratif à même de les mener vers la réussite et la création de richesse». Et d'ajouter: «Il faut aider les jeunes à ne pas répondre à l'appel des sirènes.» Il prône de travailler sur les mentalités afin de définitivement dissocier l'idée de formation professionnelle de celle de l'échec scolaire. «L'apprentissage d'un métier n'est pas un succédané de l'enseignement scolaire. Les modalités de l'orientation doivent être revues de fond en comble. Le chômage, la pauvreté et le mal-vivre ne sont pas des fatalités. Nous sommes heureux de constater que les réticences à s'investir dans la formation professionnelle se réduisent comme peau de chagrin mais nous devons encore travailler pour crédibiliser celle-ci auprès de la société et des jeunes, augmenter et stabiliser nos effectifs et présenter aux jeunes de véritables modèles de réussite professionnelle issus de nos centres » a conclu notre interlocuteur.