Ils veulent faire de nous des diables parce que nous revendiquons haut et fort nos droits. Nous exigeons de la considération et nous voulons juste l'amélioration de notre cadre de vie pour pouvoir accomplir normalement notre noble mission. Les premiers gagnants seront nos enfants. En contrepartie, le ministre de l'Education nous traîne devant les tribunaux. C'est scandaleux », dira, très déçu, M. Ider, proviseur du lycée Thaâlabia II, situé à Hussein Dey. Il est également le premier responsable de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF), un syndicat agréé. M. Ider a reçu, hier, à la même heure, trois convocations : l'une émanant des services de la police, l'autre du tribunal et la dernière du département de Boubekeur Benbouzid. Les deux premières font suite à une plainte déposée par le ministre de l'Education contre le premier responsable du syndicat et la troisième est une invitation à s'asseoir à la table des négociations. « Je trouve inadmissible le fait de fabriquer de toutes pièces des dossiers contre de simples enseignants pour les traiter de criminels et de véritable danger pour la société et pour la sécurité du pays », a soutenu M. Ider, qui qualifie d'insensée la démarche du ministre de l'Education, qui dépose, d'une part, une plainte contre lui et lui envoie, par ailleurs, une convocation l'appelant au dialogue. « Je suis convoqué chez la police demain matin à 9h et je suis convoqué chez le juge le même jour à 13h30, et cela, suite à la plainte déposée par M. Benbouzid, qui par la même m'invite à une séance de travail entrant dans le cadre du dialogue pour demain à 10h. Ce n'est pas normal. Il existe une fausse notre dans cette procédure”, dira M. Ider qui ne comprend pas le comportement du ministre de tutelle. « Nous sommes un syndicat agréé, nous avons respecté toutes les démarches exigées par la loi 90-02 relative au mouvement de grève. Nous avons déposé auprès des concernés un préavis de grève. Nous avons fait cavalier seul pour justement éviter les tribunaux, mais nous constatons que le ministre réserve un même comportement que ce soit pour les syndicats agréés que pour ceux qui ne le sont pas », estime M. Ider, qui dénonce cette situation qu'il qualifie de harcèlement de la part du département de M. Benbouzid. « Ce dernier, il faut le dire clairement, est dans une situation embarrassante. Il ne sait plus comment communiquer avec les enseignants. Le comble, notre tutelle est en train de cumuler les bêtises, elle essaye de nous priver de nos droits parce que nous avons refusé de céder au chantage », a expliqué M. Ider, qui n'a plus le temps de réunir les membres du bureau pour décider de la démarche à suivre concernant le soi-disant appel au dialogue lancé par le ministre ! Il est à préciser que les quatre syndicats formant la CITE ont également reçu des convocations émanant de la police et de la justice. « J'ai été intercepté par la police à la sortie du lycée. Ils m'ont remis une convocation me sommant de me rendre demain à 9h au poste de police et j'ai reçu une autre convocation pour me rendre cette fois-ci au tribunal de Sidi M'hamed à 13h30. C'est le ministre de l'Education nationale qui a déposé plainte contre moi. J'ai un agenda chargé... », dira sur une note d'humour M. Osmane, premier responsable du CLA. Notons, en outre, qu'Alger républicain organise aujourd'hui à 10h le forum syndical, qui se tiendra avec les représentants de l'intersyndicale de l'éducation (CLA, CNAPEST, SETE de Béjaïa, SATEF et UNPEF). Cette rencontre portera sur la situation du secteur de l'éducation.