Des clients dénoncent que certains concessionnaires exigent un acompte supérieur à ce que prévoit la loi, c'est-à-dire 10% du prix du véhicule. L'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce) de la wilaya d'Alger compte proposer, prochainement, aux pouvoirs publics la révision des conditions et modalités d'exercice de l'activité de commercialisation de véhicules automobiles neufs, régies par le décret exécutif n°07.390 du 12 décembre 2007. C'est ce que nous a déclaré son président, le docteur Mustapha Zebdi, hier, au Salon de l'automobile d'Alger. Cette initiative est motivée par le constat, on ne peut plus alarmant, que fait l'Association des conditions dans lesquelles se fait, depuis quelque temps, la passation des contrats entre concessionnaires, distributeurs, revendeurs agréés et leurs clients. L'Apoce, qui n'a que six mois d'existence, s'intéresse à ce sujet de près depuis qu'elle a constaté que plus de 50% des plaintes qu'elle reçoit de la part des consommateurs concernent particulièrement les concessionnaires automobiles. «Rien pour cette période du Salon, nous avons comptabilisé des centaines de requêtes de personnes qui viennent dénoncer tel ou tel concessionnaire, si bien que nous sommes incapables, pour le moment, d'arrêter un chiffre exact. Mais nous sommes en train de les répertorier en fonction de la nature des infractions relatées», explique M. Zebdi. Bien entendu, le non-respect des délais de livraison est l'infraction qui revient le plus souvent dans les plaintes enregistrée par l'Association. Selon son président, «le délai de livraison, comme le prévoit la loi, ne doit pas dépasser les 45 jours, sauf s'il y a un accord écrit entre les deux partenaires (concessionnaire et acheteur). Malheureusement, la grande majorité des concessionnaires ne respecte pas cette condition et beaucoup de clients ne sont ni indemnisés ni soutenus dans leur démarches visant à faire valoir leurs droits». D'autres irrégularités liées aux modalités de paiement, à la garantie, au service après-vente «qui frise l'arnaque» et à la publicité «souvent mensongère» sont à déplorer également dans beaucoup de transactions commerciales effectuées par les concessionnaires. «Des clients nous ont même fait part que certains concessionnaires exigent un acompte dont le montant est supérieur à ce que prévoit la loi, c'est-à-dire 10% du prix du véhicule», affirme le président de l'Apoce, avant d'ajouter que les concessionnaires, représentés par leur association AC2A, «n'ont même pas daigné répondre à nos diverses sollicitations pour le traitement des innombrables requêtes enregistrées à notre niveau». L'Apoce, qui dit vouloir se constituer partie civile dans plusieurs cas de poursuites en justice, affirme qu'elle préfère, cependant, régler à l'amiable le maximum des litiges, pour peu qu'elle trouve auprès des mis en cause un minimum de collaboration. «Parmi tous les concessionnaires présents au Salon, Nissan est le seul à avoir pris attache avec nous pour prendre en charge les requêtes le concernant», s'indigne le président de l'Apoce. Et de préciser, par ailleurs, que son Association compte élaborer, au terme du Salon, un procès-verbal qui sera remis aux concessionnaires et dans lequel une série de recommandations seront formulées sur la base des constats d'infraction rapportés par les consommateurs.