Deuxième nuit successive d'affrontements violents entre bandes rivales à Gué de Constantine (Aïn Naâdja). Les résidents à la cité des 1516 Logements AADL de Aïn Malha ont renoué, dans la nuit de jeudi à vendredi, d'avec l'enfer des affrontements interquartiers. En dépit de l'intervention timide des forces antiémeute de la Gendarmerie nationale, les batailles rangées entre hordes surexcités de jeunes armés de barres de fer, gourdins, couteaux de boucher, sabres, etc., se sont poursuivies jusque tard dans la nuit.Un climat de terreur, de méfiance, de chaos urbain règne sur la mégacité où se côtoient plusieurs milliers de relogés issus de différents quartiers «difficiles» d'Alger… Excédés par la passivité des pouvoirs publics, l'absence totale des élus locaux et autres canaux d'intermédiation, les habitants de la cité veillent, tant bien que mal, aux abords de leur quartier, à la sécurité de leurs foyers et de leurs biens. Après seulement quelques semaines de relative accalmie, les affrontements ont repris de plus belle et en plus violents ; ils ont eu pour élément déclencheur l'exploitation disputée d'espaces de parking entre des jeunes de familles relogées issues du quartier Carrière Jobert (Bab El Oued) et ceux d'un bidonville limitrophe à la cité. «C'est le calvaire à répétition, témoigne un résidant. Chaque soir, ces bandes déchaînées se donnent rendez-vous au cœur de la cité. Jets de pierres, insultes, corps à corps, courses-poursuites avec armes blanches, notre vie est devenue un enfer.» «C'est un cri d'alerte que nous lançons, avant que ne survienne l'irréparable», ajoute-t-il.