L'homme fort du RND, de surcroît chef de cabinet et bras droit du secrétaire général du parti de Ahmed Ouyahia, s'est vu rejeter son dossier de candidature aux élections législatives du 10 mai prochain. Selon nos sources, ce rejet par l'administration est motivé, entre autres, par l'implication de M. Bouchouareb dans l'affaire Khalifa et que la députation lui permet, normalement, de bénéficier de l'immunité parlementaire… M. Bouchouareb a un délai de cinq jours pour introduire un recours auprès de la justice. Il s'agit là d'un camouflet pour Ahmed Ouhayia, qui l'a imposé en deuxième position sur la liste électorale de la circonscription d'Alger. Une désignation qui a soulevé un tollé général au niveau de la base. M. Bouchouareb s'est mis également à dos les militants actifs du RND d'Alger et de France (zone Nord). Occupant le poste de chargé de la communauté nationale à l'étranger, il a fait le forcing pour imposer son frère, Dammar Bouchouareb, tête de liste de France Sud (Marseille). Dans une lettre adressée à Ahmed Ouyahia, les militants et la majorité des responsables de France Nord font part du boycott collectif des élections législatives du 10 mai prochain. Dans cette missive détaillée, ces militants expliquent les raisons de ce boycott en accusant vertement Abdeslam Bouchouareb et le coordinateur, Mouloud Amari. «Le comportement de ces deux représentants est non conforme aux statuts du parti ; la manière dont ils ont préparé la liste électorale est en contradiction avec les orientations politiques du parti et la démocratie en général», notent les contestataires, qui déclarent ne plus faire confiance au coordinateur parce qu'il est complice de M. Bouchoureb «dans la préparation d'une liste électorale basée sur le parachutage et le copinage, ignorant par la même les listes proposées par les responsables de chaque circonscription. De plus, personne n'a pu voir la liste qu'il a envoyée à Alger, même pas les membres du bureau». Ces derniers fustigent les deux personnages qui n'ont donné la priorité dans la désignation des candidats ni aux militants actifs ni aux jeunes dynamiques qui possèdent beaucoup d'énergie : «M. Bouchouareb a imposé le nom de son frère, Dammar Bouchouareb, tête de liste à Marseille et son amie qui vient d'adhérer au parti, Fadila Sammari, sur la liste de France Nord en deuxième position après notre coordinateur qui est tête de liste.» les signataires du document précisent que M. Bouchouareb n'a jamais répondu à leur préoccupations alors qu'il leur a demandé d'aller recruter de nouveaux militants dans les marchés.