Le nombre de transplantations a très peu progressé alors que les malades atteints d'insuffisance rénale chronique susceptibles d'être greffés se comptent par dizaines. La transplantation rénale à partir d'un donneur en état de mort cérébrale sera pratiquée au CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. C'est ce que nous a annoncé le professeur Ziri, directeur de cet établissement hospitalier. «Le recours à ce genre de transplantation se fera après constatation de la mort encéphalique et le consentement de la famille du défunt. Si l'occasion se présente, je ne vois aucun inconvénient à ce que nos chirurgiens puissent la pratiquer et donner ainsi toutes les chances aux malades qui sont dans l'attente d'un don d'organe. Toutefois, il faut mettre un certain nombre de garde- fous pour éviter des dérapages. Une décharge doit être signée à cet effet par les parents pour ne pas tomber dans des problèmes médico-judiciaires», explique le Pr Ziri. Il estime qu'il est nécessaire aujourd'hui de procéder au prélèvement d'organes à partir d'un donneur en mort encéphalique pour faire face à la forte demande en matière de transplantation rénale d'autant plus que cette pratique est très répandue en Europe et dans certains pays musulmans comme l'Iran. «Le CHU de Tizi Ouzou avait déjà initié dans le passé un débat autour de cette pratique médicale parce que le don d'organes vivants n'arrive pas à répondre à la forte demande des malades atteints d'insuffisance rénale chronique susceptibles d'être transplantés. Les professionnels de la santé, les néphrologues, les chirurgiens et les gestionnaires du CHU se sont penchés sur cette transplantation qui est la voie d'avenir même pour notre pays. Elle est même salutaire car il y a beaucoup de malades qui sont en attente d'être greffés. Jusque là, ce sont les proches parents qui donnent leurs organes quand il n'y a pas de problèmes d'incompatibilité. Une table ronde regroupant médecins légistes, psychiatres, chirurgiens, néphrologues a été animée pour débattre autour de ce thème. Outre l'aspect médical, l'avis des religions a été clarifié pour donner toutes les garanties afin qu'il y ait un consensus autour de cette question. Sur le plan éthique, juridique et religieux, le problème ne se pose pas. Cette intervention a d'ailleurs été réalisée avec succès dans certains hôpitaux du pays», conclut le directeur du CHU de Tizi Ouzou. Quelque 135 greffes ont été effectuées en Algérie en 2011 (133 à partir de donneurs vivants et 2 à partir d'un donneur en mort encéphalique), a indiqué récemment le président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (SANDT). «L'Algérie accuse un déficit flagrant en nombre de transplantations rénales, l'objectif à atteindre étant au minimum de 500 par an». Selon lui, ce programme ne pourrait en aucun cas se réaliser si, en parallèle, les prélèvements à partir de donneurs en mort encéphalique ne sont pas développés.