Au deuxième jour de la grève nationale de la Coordination intersyndicale du secteur de l'éducation (CISE), les établissements scolaires de la wilaya de Béjaïa, tous paliers confondus, ont été paralysés à plus de 95%, selon les syndicalistes qui se disent ragaillardis par une telle mobilisation. Le satisfecit est exprimé par la coordination intersyndicale de la wilaya (SATEF, CNAPEST et UNPEF) qui a installé une cellule de suivi sur fond de mobilisation. Pour appuyer ce mouvement de grève, des centaines de travailleurs de l'éducation ont marché hier dans les rues de Béjaïa à l'appel du syndicat d'entreprise (SETE/UGTA), membre de la CISE nationale mais pas locale, qui confirme son engagement à faire cause commune « avec ceux qui veulent lutter ». Soutenue par l'union de wilaya de l'UGTA, la marche a été grossie par la présence de syndicalistes d'autres secteurs d'activité et d'un carré d'intendants de l'éducation. « Ce mouvement, on aurait voulu le faire avec le SETE », s'est désolé M. Ikhoulalène, membre de l'instance nationale de la FNTE, qui a clamé face à la foule que « l'acteur principal du système éducatif, c'est le travailleur de l'éducation ». Le message est adressé aux pouvoirs publics, notamment au chef du gouvernement à qui l'orateur devait répondre que « la revendication salariale n'a jamais été aussi légitime qu'aujourd'hui ». Pour M. Bekhouche, SG du SETE, « les grévistes ne sont pas dans l'illégalité ». La veille, l'orateur a été destinataire d'une convocation de la police judiciaire suite à une plainte déposée à l'encontre de chacun des responsables des syndicats formant la CISE. Selon lui, les chefs d'accusation portent sur l'« atteinte à l'ordre public' et l'« incitation à la grève ». Reçue par le chef de cabinet du wali, une délégation du SETE a demandé « une réunion d'urgence avec le wali » pour discuter notamment des revendications locales.