Le nombre sans cesse inquiétant des harraga, ayant pris clandestinement la mer à destination de l'Espagne, a contraint les services de sécurité à multiplier de vigilance sur le littoral Ouest de la corniche oranaise. Les plages de Coralès et de Cap Falcon, bases de départ par excellence des adeptes de l'Europe, sont soumises depuis quelques mois à une surveillance accrue. D'ailleurs, nombre de « partants », en attente sur la côte, ont été récupérés par les services de la gendarmerie de Aïn El Türck. Les différentes patrouilles opérées sur les bords des plages, inspectant les moindres grottes ou garages à bateaux ont atténué le flux des harraga. C'est peut être ce qui expliquerait le choix de la baie de Beni Saf où le taux de fuite a atteint un seuil important, avant que des mesures de surveillance draconiennes ne soient mises en place. Selon certains postulants à la « hedda », « l'étau se resserre depuis quelques temps et il devient de plus en plus difficile de ne pas se faire repérer ». De plus, le mauvais temps aidant, « il serait risqué de prendre le large », avoueront des harraga avant de déclarer : « que ce n'est que partie remise ». En effet, nombre d'embarcations de différentes catégories, mises sur cale sèche, selon le jargon des gens de la mer, sont prêtes pour le départ au moindre éclaircissement du temps ou signe d'accalmie du vent, principal ennemi des navigateurs. Généralement, les immigrants clandestins embarquent par groupe de 12, moyennant une contrepartie de 7 millions de centimes par passager. Le guide ou le passeur est exonéré du prix de la traversée. Mais, de l'avis général et à voir l'état d'esprit qui anime tous ces jeunes, « rien, disent-ils, ne pourra les dissuader à laisser tomber leur projet de quitter le pays clandestinement », rétorquant « qu'il suffit juste de guetter le bon moment ! ».