Bien que disposant de potentialités importantes, la commune de Boukhelifa (Béjaïa) reste une localité ignorée par les programmes de développement. L'inexistence d'établissements scolaires pour les cycles du moyen et du secondaire oblige les élèves à parcourir 20 km par jour, en aller et retour. Ils sont contraints, faute de transport scolaire, de recourir aux microbus privés et de débourser donc beaucoup pour rallier leurs CEM et lycée qui se trouvent à Tichy. Le manque de transport a d'ailleurs été à l'origine de la fermeture d'une école primaire sise au lieudit Timanachine, il y a deux années. Les élèves qui y étaient inscrits doivent aujourd'hui parcourir, souvent à pied, près de 10 km, pour rejoindre leur nouvel établissement, sis au village El Maghra. Cette situation n'a pas manqué d'engendrer des conséquences désastreuses, selon les parents d'élèves, qui affirment que le taux d'échec scolaire est devenu inquiétant. C'est le même constat en matière de couverture sanitaire : un seul infirmier assure les soins, au fait des injections et de simples pansements, au centre de santé d'El Maghra qui ne dispose pas de moyens ni d'équipements nécessaires pour la bonne prise en charge des malades. Les jeunes de la localité sont désœuvrés et ne trouvent refuge que dans les quelques cafés du village, baptisés ironiquement d'ailleurs, « maisons de jeunes ». A défaut d'avoir d'autres perspectives auxquelles s'accrocher, la localité attend son raccordement au réseau du gaz de ville, prévu pour la fin 2006. Quant aux chômeurs, ils devront bénéficier prochainement de 100 locaux à usage commercial, en cours de construction.