Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Deux mois après la rentrée scolaire, qui a concerné près de 165 495 élèves, dont 61 160 pour le cycle primaire, 70 435 pour le moyen et 24 900 lycéens, alors que le secteur de l'éducation est confronté encore à la protestation des syndicats des enseignants en raison de la non-satisfaction des revendications socioprofessionnelles par les pouvoirs publics, et s'y sont ajoutés un certain nombre de problèmes administratifs et de dépassements dans la gestion des postes budgétaires et des recrutements qui ont alimenté l'actualité de la région. Il est à signaler que, dans la wilaya de Bouira, aucune nouvelle structure scolaire n'a été réceptionnée pour le secondaire et le moyen à l'effet d'apaiser un tant soit peu la surcharge des classes, qui dépasse souvent les normes pédagogiques requises par la réforme du système éducatif. En effet, au début de l'année, la plupart des nouvelles infrastructures prévues pour accueillir le flux des élèves ont été classées dans le registre du reste à achever et plusieurs demeurent à l'état de chantier, à l'instar de 8 CEM, de 2 lycées et de 19 groupes scolaires. La situation au niveau des établissements scolaires de la wilaya, tous paliers confondus, reste déplorable d'après les enseignants et les structures syndicales. Cela en dépit des efforts déployés par les responsables locaux de ce secteur, conjugués aux promesses du ministère de tutelle que soit réussie une année scolaire paisible à partir de la rentrée de septembre dernier. Face à cette situation, l'ensemble des partenaires du secteur ont relevé l'absence des associations des parents d'élèves, ces dernières ont été désertées de leurs membres et n'ont pas été renouvelées depuis des années, ce qui a privé les directeurs des établissements scolaires d'un véritable soutien au niveau de la société pour la prise en charge de certains problèmes relatifs au fonctionnement des cantines scolaires, à l'organisation du transport des élèves dans les zones enclavées, à la distribution des aides et des livres scolaires et à intervenir dans la sensibilisation des parents par rapport à la scolarité de leurs enfants. En effet, concernant la surcharge des cartables et malgré les décisions prises par le ministre, il est à signaler qu'au niveau du primaire et du moyen les élèves peinent à les porter. Même si les enseignants ont remis aux écoliers un calendrier détaillé des matières qu'ils doivent étudier chaque jour, des parents ont constaté que le poids des cartables et des sacs à dos est excessif pour leurs enfants. Cet état de fait n'a pas encore trouvé de solution au niveau des établissements et la promesse d'installer des casiers pour les élèves paraît pour le moment impossible, à cause de l'insuffisance des budgets alloués aux établissements et aussi à l'absence de contribution des parents d'élèves. Selon les parents, «les enfants doivent emporter avec eux chaque jour plusieurs livres et cahiers par crainte de l'enseignant», ce qui alourdit considérablement les cartables. «Nos enfants peuvent souffrir d'une malformation s'ils continuent à transporter à longueur d'année cette quantité d'ouvrages», a indiqué un médecin qui précise qu'il veille chaque jour à contrôler la contenance du cartable de son enfant. Pour ce qui est du transport scolaire, plusieurs localités de la wilaya accusent un manque criant en ce domaine. En effet, les collégiens et lycéens issus des villages et hameaux des communes doivent se débrouiller pour se rendre au CEM et au lycée dans la commune d'Aït Laaziz. Des élèves résidant dans le chef-lieu de commune sont obligés quotidiennement de parcourir 14 km aller-retour pour étudier dans les établissements situés dans la localité de Malla. Le parc communal qui dispose de cinq bus ne répond plus aux besoins des centaines d'élèves de la localité. Dans la même commune, les élèves du village Ighil Boumouren étudient dans les différents établissements de la ville de Bouira sans pouvoir être transportés. Les parents ne cessent d'espérer que les pouvoirs publics construiront des groupes scolaires et ouvriront des cantines scolaires pour atténuer un peu le déplacement des enfants. Dans la localité de Saharidj, la question de l'insuffisance du transport scolaire a poussé, au mois d'octobre dernier, les parents à faire boycotter l'école à leurs enfants. Il y a lieu de rappeler que, l'an dernier, le secteur de l'éducation de la wilaya de Bouira, à la faveur de l'apport financier qui provient du programme des Hauts Plateaux, a lancé des projets pour le secteur scolaire. Une enveloppe financière lui a été octroyée, s'élevant à 55 milliards de centimes qui devaient être investis dans 10 communes de la région sud de la wilaya de Bouira et relevant des daïras de Sour El Ghozlane et Bordj O'khris. Il est question d'apprêter 21 cantines scolaires, 2 CEM, 3 regroupements scolaires, d'étudier l'équipement des établissements du secondaire en matériel et d'ériger 25 stades pour les écoliers. Il s'agit aussi de construire 8 logements d'astreinte pour le personnel de l'enseignement. Un autre projet inscrit dans le même cadre vise à lancer une opération de rénovation et touchera tous les établissements scolaires des trois paliers dans la région citée, du moins ceux qui nécessitent en priorité une réfection. D'autre part, il a été recommandé par le responsable de l'éducation de respecter les normes qui régissent l'implantation des établissements scolaires à réaliser dans le futur et qui doivent tenir compte de leur proximité avec les villages, communes et daïras.