Le président russe, Vladimir Poutine, a exprimé, hier, sa disposition à accueillir, en Russie, l'opposante ukrainienne emprisonnée, depuis août dernier, Ioulia Timochenko, pour la soigner. Au même moment, la délégation de l'Union européenne à Kiev annonçait, sur sa page facebook, qu'aucun membre de la Commission européenne ne se rendrait en Ukraine à l'occasion de l'Euro. «Le président (de la Commission José Manuel) Barroso n'a pas l'intention de se rendre en Ukraine ou de participer à des événements concernant l'Euro-2012. Cette position est partagée par tous les commissaires européens», a écrit la représentation diplomatique européenne. Plusieurs présidents européens ont par ailleurs annoncé avoir décidé de ne pas se rendre à un sommet de l'Europe centrale prévu les 11 et 12 mai à Yalta, station balnéaire dans le sud de l'Ukraine. Vladimir Poutine a critiqué les menaces et annonces de boycott de l'Euro-2012 de football en Ukraine, coorganisé avec la Pologne. «Je considère qu'il ne faut en aucun cas mélanger la politique, le business et d'autres questions du genre avec le sport, il faut laisser le sport tranquille. Je soutiens le principe du Comité international olympique : le sport est séparé de la politique», a-t-il estimé. Incarcérée depuis août 2011, Ioulia Timochenko, 51 ans, a été condamnée en octobre 2011 à sept ans de prison pour abus de pouvoir. Elle est aussi jugée depuis le 19 avril pour détournements de fonds publics et fraude fiscale en 1997-1998, lorsqu'elle dirigeait le groupe Systèmes énergétiques unis d'Ukraine, des infractions passibles de 12 ans de prison. Elle a entamé, le 20 avril, une grève de la faim pour protester contre des violences qu'elle affirme avoir subies en prison.