Le centre de presse de l'OCO a abrité, hier, la conférence de presse tenue par le collectif des membres de l'exécutif du COA, suite à leur démarcation dans ce qu'ils appellent les dérives de la gestion du COA par le président Rachid Hanifi. C'est devant une assistance composée de journalistes et aussi de présidents et représentants de fédérations que le secrétaire général, Hassane Chikh, entouré de ses pairs, a exposé les motifs qui les ont poussés à sortir de leur droit de réserve. Il dira : «Par cet acte, nous voulons nous démarquer des dérives dans le fonctionnement du COA, caractérisé par la violation des statuts, dénoncer la gestion personnelle du président du comité et condamner ses déclarations injustifiées et accusations infondées portées dans la presse contre les membres de l'exécutif, les fédérations et les pouvoirs publics.» A propos de ce dernier point, le 2e vice-président, le Dr Bendjemaâ Ali, a précisé : «Nous n'avons jamais été consultés sur ces correspondances, ce sont l'œuvre du seul président et de ses consultants.» Le 1er vice-président, Bouabid Hacène, ajoutera : «J'ai assuré l'intérim du COA à plusieurs reprises, mais j'ai constaté que les conflits se multipliaient et que le président ne faisait rien pour y remédier. A partir de septembre dernier, je n'ai plus remis les pieds au COA. Sincèrement, je ne voyais pas d'avenir positif.» Documents à l'appui, les conférenciers se relayent pour donner leur version de la situation. Ils énonceront la suppression illégale des prérogatives du secrétaire général par décision personnelle du président, référencée n°520/CB/PDT du 10 juillet 2010. Ils citeront, également, l'engagement du projet de construction du siège du COA sans au préalable garantir son financement, le seul concours d'architecture a coûté 1,7 million de dinars, prélevés sur le budget du Comité.Ils dénonceront la prise en charge financière exagérée des salaires des consultants que le président a recrutés. 26 sur les 44 travailleurs formant le personnel permanent sont payés par le COA. A titre d'exemple, le membre de l'exécutif, Karim Tamimount, dira : «Pour les cinq consultants, le COA débourse 270 millions de dinars par an, c'est plus qu'énorme.» «Si nous sommes arrivés à cette situation, diront les membres du collectif, c'est que le seuil de l'entendement a été dépassé.» Ils soutiendront : «C'est que nous n'avons pas choisi la date, ni la période. Vous pouvez nous reprocher d'être légalistes. Effectivement, nous avons respecté toutes les procédures et voies de réconciliation. Mais le bureau exécutif a un rôle à jouer, ce n'est pas une boîte aux lettres. Il nous reste une année pour mettre un terme à notre mandat, il nous fallait retrouver la légalité et ne pas continuer à laisser le COA être dirigé par des personnes non élues.» En ce qui concerne les affaires traitées par le TAS, ils ont été unanimes à dire que ce tribunal ne les tient jamais au courant de ses décisions. Même durant les sessions de réunion du comité, le président ne les informe pas. Ils prennent connaissance des affaires dans la rue ou en lisant la presse, soulignent-ils. Quant à la suite de cette épopée, le SG affirmera que c'est à l'AG (souveraine) qui a l'habilité de statuer. Il ajoutera : «Le président Hanifi a déclaré à la presse qu'il va convoquer l'AG. Qu'à cela ne tienne, nous possédons tous les arguments pour étayer notre prise de position et de ne pas être redevables demain devant le mouvement sportif national d'une complicité dans la déroute de notre olympisme.»