«On a tellement travaillé ces derniers mois, et maintenant on y est», s'est exclamé le Sud-Américain de 27 ans. Pastor Maldonado est devenu, dimanche à Montmelo, le premier Vénézuélien vainqueur en Grand Prix. Il a résisté jusqu'au bout à Fernando Alonso (Ferrari), Kimi Räikkönen (Lotus) troisième, Romain Grosjean (Lotus) quatrième. Pastor Maldonado a été porté en triomphe sur le podium de Montmelo, dimanche. Fernando Alonso et Kimi Räikkönen lui ont offert cet exceptionnel moment de jubilation dans le protocole assez rigide de la Formule 1. Premier Vénézuélien en pole position en championnat du monde, le natif de Maracay a terminé le travail dimanche en Catalogne en battant avec sa Williams la Ferrari de l'Espagnol, mieux partie, et la Lotus du Finlandais, auteure d'un retour trop tardif. En avance de huit mètres au départ et d'une nature pas franchement impressionnable, Maldonado, champion GP2 en 2010, s'est fait déborder par Alonso. Il l'a alors suivi avec patience et sans à-coups, afin de ne pas user prématurément ses pneus sur un bitume réputé agressif. Cette précaution était le promesse que rien n'était joué... «On a tellement travaillé ces derniers mois, et maintenant on y est», s'est exclamé le Sud-Américain de 27 ans. «C'était une course très dure, et je suis très heureux car la voiture était très compétitive. Fernando a pris un meilleur départ que moi mais j'arrivais à suivre son rythme. Vous pouvez imaginer ce que je ressens», a-t-il ajouté. «J'ai encore pris un départ fantastique, j'étais sur le bon côté de la piste», a relevé le champion du monde 2005-2006, qui avait déjà viré en tête au départ après être parti quatrième, l'an dernier. Là, il n'avait qu'une auto devant lui. Mais la suite lui a été moins favorable. S'il est parvenu à conserver les commandes de la cinquième manche du Championnat après son premier passage au stand, il a dû la céder lors de son deuxième arrêt, au 27e des 66 tours de course. «On a bien anticipé les arrêts au stand, mais dans les derniers tours le comportement de la voiture était un peu bizarre, elle manquait d'adhérence et j'ai même failli me faire rattraper par Kimi», a-t-il expliqué. 2012, une saison historique En vérité, l'écurie de Grove qui êtait ce week-end les 70 ans de son fondateur Frank Williams, a été un peu plus réactive que la Scuderia en terme de stratégie. Dans le dernier relais, Maldonado a aussi fait un excellent travail en pilotant de façon précise et clairvoyante dans le trafic, sans jamais s'exposer à une attaque du pilote rouge. Ils ont été avertis du retour de Kimi Räikkönen (Lotus), qui a souffert d'un premier relais lent, à cause de ses pneus. Le rythme de son E20 lui a permis de revenir, trop tardivement. le champion du monde 2007 a estimé qu'il lui a manqué cinq tours pour disputer la victoire. Cette 114e victoire d'une Williams, la première depuis celle signée par le Colombien Juan Pablo Montoya au Brésil en 2004, consacre un début de saison passionnant, historique même puisqu'une seule fois auparavant, en 1983, cinq écuries différentes s'étaient partagées les cinq premières victoires. Cette même année, Nelson Piquet (Brabham), John Watson (McLaren), Alain Prost (Renault), Patrick Tambay (Ferrari) et Keke Rosberg (Williams) s'étaient réparti le butin. Un fait qui avait connu deux précédents, en 1967 et 1975. Derrière les trois hommes du jour, Romain Grosjean (Lotus) a encore capitalisé, avec une quatrième place. Il avait été il y a deux semaines à Bahreïn le premier Français sur un podium depuis Jean Alesi en 1998. Son meilleur tour en course (au 53e tour) lui a permis de donner une suite à la série tricolore, en sommeil depuis la performance de l'Avignonais à Monaco en 1996. «En fin de course, la voiture volait littéralement», a-t-il dit.