L'artiste Ammar Bouras se penche cette fois-ci sur les frontières. Toutes les frontières. A l'occasion de sa résidence de création au Favril, dans le nord de la France, le vidéaste expérimental élabore une installation frappante : deux écrans se faisant face dont l'un projette la tentative de franchir une haie d'un paisible et florissant jardin et en face la tentative de traverser les barbelés entourant le site des essais nucléaires français In Ekker, dans l'Extrême Sud algérien. Le titre de cette installation reproduit les coordonnées GPS du point zéro des explosions nucléaires de In Ekker. «Je suis parti de l'idée des frontières et des fronts, comme l'illustration des limites et des lignes entre les individus et l'Autre, l'étranger, la mort ou la vérité. L'idée que nous avons tous besoin de l'autre comme d'un miroir, et non comme le mouroir de nos mémoires communes en fin de compte. Se libérer, passer les frontières et sortir des séparations réelles ou imaginaires», explique Ammar Bouras. Le vernissage de l'installation aura lieu le 22 mai au Favril. L'artiste compte ensuite développer son projet en Algérie.