Tous s'apprêtaient à s'opposer « par tous les moyens » à l'accès de leur usine au wali qui devait y effectuer une visite de travail. Les travailleurs n'en avaient pas spécialement après ce dernier, mais plutôt après le président de l'Assemblée populaire de wilaya. Selon les syndicalistes, « il aurait été l'instigateur des manifestations des jeunes chômeurs de Sidi Amar contre leur syndicat en 2004 ». Lors de ces événements, qui avaient duré plusieurs jours, un enfant de 11 ans avait trouvé la mort. Les manifestants, qui s'opposaient au recrutement de personnes extra-wilaya, avaient scandé des slogans hostiles à leur syndicat. Opposition au partenariat à la veille de la signature du protocole d'accord avec les Indiens pour la prise en main du complexe sidérurgique d'El Hadjar et à la candidature de A. Menadi, secrétaire général du syndicat, figurent également dans le lot des arguments avancés par les syndicalistes. La décision d'interdire l'accès de l'usine au P/APW avait été prise la veille, quelques minutes après que les syndicalistes aient été informés par leur employeur de la visite et de la qualité des membres de la délégation de wilaya. Elle intervenait après plusieurs heures de conciliabules et de négociations des représentants des autorités locales tendant à sensibiliser Aïssa Menadi, le secrétaire général de la plateforme syndicale UGTA de Sidi Amar et du syndicat du complexe sidérurgique El Hadjar, de ne rien faire qui puisse perturber le bon déroulement de cette visite. En vain. Les syndicalistes ont fait la sourde oreille pour mettre en place un dispositif étanche et imposer dans l'esprit des mêmes autorités que leur réaction pouvait prendre une autre tournure en cas d'utilisation de la force. « Nous avons pris toutes nos dispositions pour faire en sorte que le P/APW n'accède pas dans notre usine. C'est une personna non gratta, lui qui fut derrière les manifestations des jeunes de la commune de Sidi Amar contre notre syndicat. Il est également derrière un grand nombre de tracasseries que nous avons vécues il y a peu de temps. Heureusement que notre position a été bien comprise par le wali qui a annulé sa visite et que les travailleurs seraient heureux de recevoir », a expliqué M. Menadi. Pour les travailleurs et leurs représentants, cette affaire a une valeur d'avertissement pour tous ceux qui seraient tentés de porter atteinte à leurs intérêts et au partenariat. Du côté de l'exécutif de wilaya comme de l'APW où le président est resté injoignable, c'est le motus, bouche cousue. Rien n'a filtré sur cette affaire et des suites qui pourraient lui être données. L'on s'est limité à dire que la visite avait été annulée pour des empêchements de dernière minute du wali.