Cet énième appel des travailleurs contractuels de Fertial – société espagnole issue de l'accord de partenariat entre Asmidal (37%) et le groupe espagnol Villar Mir (63%) – qui ont organisé hier un sit-in devant le complexe et tenté d'interdire l'accès à José Maria Estruch, son PDG, n'a encore une fois pas trouvé d'oreille attentive. Plus d'une soixantaine d'entre eux se sont, en effet, rassemblés dès 7h du matin aux portes de l'usine pour protester contre la détermination des patrons espagnols à poursuivre leur planning de mise au chômage des 117 travailleurs bénéficiaires de contrat à durée déterminée (CDD) en service depuis plus dizaine d'années. Brandissant une imposante banderole : « Groupe Villar Mir est un colonisateur et non un investisseur : compression de 475 de travailleurs et 120 autres menacés de licenciement, M. le président Bouteflika », ils ont attendu près de trois heures pour voir arriver leur PDG. Dans un accès de colère, ils s'apprêtaient à l'empêcher d'entrer dans l'usine. Ils en ont aussitôt été pacifiquement dissuadés par leurs représentants syndicaux, le premier responsable des ressources humaines (un Algérien) et les services de sécurité, tous sur place. Près d'un quart d'heure de négociations a suffi pour les faire revenir à la raison. En revanche, on leur a promis une réunion immédiate entre le directeur de l'usine, celui des ressources humaines et sept membres du syndicat usine pour trancher la question. Après une attente de plusieurs heures, indiquent les travailleurs protestataires, les représentants syndicaux sortiront pour leur annoncer : « Le directeur de l'usine auquel Estruch avait confié votre dossier a été ferme, à l'exception de 40 contractuels, des ingénieurs, qui vont être confirmés dans leur poste, la poursuite du planning est indiscutable voire irrévocable. » Ainsi, les mails dont avaient été destinataires, il y a peu de temps, les directeurs de la sécurité, la maintenance, la manutention et les ressources humaines et dans lesquels ils ont été instruits de mettre fin aux contrats de respectivement 17, 17, 16 et 18 travailleurs, tel qu'arrêté dans l'accord collectif d'octobre 2007, seront appliqués à la lettre. C'est pourquoi, les contractuels en charge de la sécurité interne du complexe sont formels, autant que ceux des autres services concernés. « Nous userons de tous les moyens légaux pour préserver notre gagne-pain. De quoi vivrons-nous et comment pourrions-nous subvenir aux besoins de nos enfants ? Notre syndicat est totalement solidaire avec nous et nous irons jusqu'au bout. Que M. Estruch sache que la prochaine étape sera la fermeture et la paralysie totale du complexe », nous ont-ils déclaré sur un ton solennel et empreint d'amertume avant de se disperser.