La région de Mostaganem, qui a emblavé près de 52 000 hectares, toutes céréales confondues, devrait engranger pas moins de 940 000 quintaux. Entamée timidement dans les plaines des Bordjia bordant les marais de la Macta, la campagne des moissons s'annonce très prometteuse.Selon les prévisions du directeur des services agricoles, la région de Mostaganem, qui a emblavé près de 52 000 hectares, toutes céréales confondues, devrait engranger pas moins de 940 000 quintaux. Soit un rendement moyen de 18 quintaux/ha, avec toutefois des pics impressionnants oscillant entre 30 et 45 quintaux/ha. Ce sont là des rendements jamais réalisés auparavant dans cette partie du pays plutôt spécialisée dans les cultures maraîchères et la viticulture. Ces rendements s'expliquent par une très bonne répartition des pluies et un parcours technique maîtrisé avec une fertilisation appropriée. La plupart des céréales ont été semées sur les mêmes terres que la culture de pomme de terre, ce qui a pour effet d'enrichir les sols en matière organique. À la DSA, on ne cache ni sa satisfaction ni sa fébrilité. Parfaitement rodé à la céréaliculture du fait de son long passage à la DSA de Tiaret, Abdelkader Mouissi garde la tête lucide. À son niveau, la première priorité consiste à faire rentrer les récoltes le plus tôt possible. À cet effet, il a instruit les CCLS afin qu'elles s'engagent à fond aux côtés des fellahs. Les coopératives de Mostaganem ont déjà opté pour la location des silos auprès des Moulins du Dahra et du groupe Chorfa de Sig qui offrent 400 000 quintaux de capacité de stockage supplémentaire. Les minoteries privées à la rescousse Par ailleurs, des moissonneuses-batteuses appartenant à la CCLS de Relizane et aux fermes pilotes sont venues renforcer le parc privé, dont une quinzaine d'engins venus d'Aïn Témouchent, ce qui donne un parc de 50 machines. Si, pour le moment, seul un millier d'hectares d'orge ont été moissonnés, les responsables prévoient la clôture de la récolte pour la fin juin, libérant ainsi les engins pour les zones tardives du Sersou. Afin d'encourager les fellahs à rentrer leurs récoltes aux coopératives de céréales, il a été prévu un service non stop de 5 heures à 19 heures et le payement des agriculteurs dans un délai de 72 heures. Avec des rendements aussi élevés et des prix très attractifs – le blé dur à 4 500 DA, le blé tendre à 3 500 DA et l'orge à 2 500 DA –, il est attendu de réceptionner près de la moitié de la récolte, soit 470 000 q. Auparavant, les CCLS – dont la capacité de stockage n'était que de 70 000 quintaux (40 000 q à Mesra et 30 000 autres à Sidi Ali) – ne réceptionnaient qu'entre 5 et 7% de la récolte, le reste allait dans les silos privés et servait à des usages domestiques. Avec l'accord conclu avec les minotiers privés, cette capacité devrait atteindre 470 000 quintaux. Afin de ne rien laisser au hasard, il a été demandé aux responsables de l'UNPA de prospecter d'autres centres de collecte à travers la wilaya afin de parer à toute éventualité. En raison de contraintes bioclimatiques, ce sont les céréales à cycle court qui sont les plus adaptées. En effet, l'orge occupe une superficie de 25 000 hectares, soit 50% du total, elle est suivie par le blé tendre (16 000 ha), l'avoine (7 000 ha). Seule la région du Dahra permet la culture du blé dur qui ferme la marche avec 2 500 ha, soit à peine 5% des 52 000 ha emblavés à travers la wilaya.