Le marché pétrolier reste marqué par une extrême volatilité. En effet, après un recul d'environ 15 % constaté durant les deux dernières semaines, soit juste après la réunion de l'Opep, les prix du pétrole sont repartis à la hausse vers la fin de la semaine écoulée. Mercredi passé le light sweet crude avait perdu près de 10 dollars entre la date du 31 janvier, jour de la réunion de l'Opep à Vienne et le mercredi 15 février, jour où la publication des stocks pétroliers américains avait confirmé une nette augmentation des stocks d'essence. Mercredi 15 février le light sweet crude était coté à 57,65 dollars le baril, soit la plus faible cotation en deux mois. Cette baisse était aussi due à des chiffres rendus publics par l'Opep dans son rapport mensuel de février. L'Opep avait revu à la baisse la demande pétrolière mondiale attendue en 2006. Selon les dernières estimations de l'Opep, la demande mondiale de brut devrait augmenter de 1,89 % en 2006, soit 84,64 millions de barils par jour contre une demande de 83,07 millions de barils par jour enregistrée en 2005. Le rapport du mois de janvier avait estimé la demande pétrolière mondiale à 84,83 millions de barils par jour. Le même rapport du mois de février a estimé la production de pétrole durant le mois de janvier des onze pays membres de l'Organisation à 29,6 millions de barils par jour. Ce qui explique la remontée des stocks avec un excédent de la production de près d'un million de barils. Selon des analystes, la remontée des cours constatée depuis jeudi dernier est due à des facteurs techniques. Le marché a repris après avoir constaté qu'il y a eu trop de ventes. D'un autre côté, le long week-end qui s'annonçait aux Etats-Unis a favorisé des achats de couverture. Le marché sera fermé lundi en raison du President's Day qui est un jour férié aux Etats-Unis. Toutefois les facteurs géopolitiques continuent de porter les prix malgré un grand renflouement des stocks. La situation au Nigeria continue de susciter des inquiétudes après ce qui est arrivé mercredi, lorsqu'un hélicoptère de l'armée a tiré sur des barges utilisées par des militants de groupes séparatistes qui revendiquent des parts dans l'exploitation du pétrole dans le delta du Niger. L'incendie sur un puits de pétrole accentue encore l'effet d'instabilité et installe l'incertitude sur la production en provenance du Nigeria. Le fait que l'Opep a décidé le 31 janvier dernier de reporter l'étude d'une possible réduction de la production à la prochaine réunion du 8 mars, s'il a calmé les prix au début du mois de février, peut aussi les supporter à l'approche de cette même réunion qui aura lieu dans deux semaines. Malgré un semblant de calme, le différend sur le nucléaire entre l'Iran et les pays occidentaux constitue un autre facteur de soutien des prix. Surtout après les déclarations du chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique Gholam Reza Aghazadeh qui a confirmé l'introduction du gaz dans des centrifugeuses, étape essentielle de l'enrichissement de l'uranium. Le débat qui va en résulter dans les négociations et l'obstination de Téhéran à défendre son droit au nucléaire devraient encore influer sur les prix. Certaines menaces sur l'approvisionnement pétrolier peuvent aussi porter. Elles ne concernent pas la fermeture du robinet par l'Iran, ce qui l'affecterait vu sa dépendance aux exportations de pétrole, mais les difficultés qui pourraient être créées au niveau du détroit d'Ormuz. Par ce détroit qui relie le golfe Persique à la mer d'Oman, transitent près de 15 % de la production mondiale de pétrole. Même si on en est pas là, la tension qui persiste sur ce dossier influe sur le marché. Vendredi vers 17h GMT, le light sweet crude était coté à 59,70 dollars à New York.Tandis qu'à Londres, le brent était coté à 59,78 dollars. C'est la première semaine où les prix inaugurent le seuil en dessous des 60 dollars à la clôture depuis la mi-décembre 2005. C'est le 14 février à New York que le light sweet crude a clôturé à 59,57 dollars le baril après avoir chuté de 1,67 dollars le même jour.