Les prix du pétrole ont repris le niveau d'au-dessus les 60 dollars le baril durant la semaine qui vient de s'écouler. Après une résistance au-dessus des 58 dollars, le baril de pétrole a franchi la barre des 60 dollars jeudi matin après que le marché ait pris en compte la baisse des stocks des produits pétroliers distillés suite au rapport sur le stock hebdomadaire des produits pétroliers aux Etats-Unis rendu public la veille par le département américain de l'Energie. Ce mouvement démontre que le marché fonctionne actuellement sur la base des fondamentaux, même s'il demeure attentif à la géopolitique. Les cours du pétrole ont pris un dollar dès l'annonce de la baisse des stocks.I ls ont même franchi le seuil des 60 dollars en séance avant de clôturer quelques cents en dessous des 60 dollars le baril. Ils ont poursuivi leur hausse jeudi matin, dépassant par la suite la barre des 60 dollars le baril. En deux jours soit mercredi et jeudi les prix du pétrole ont gagné près de 2,5 dollars le baril. Par la suite, les cours se sont stabilisés après que l'Agence Internationale de l'Energie ait revu à la baisse son estimation de la demande mondiale de pétrole pour toute l'année 2006. Si lors de son précédent rapport mensuel du mois de septembre, l'AIE avait estimé la croissance de la demande mondiale en pétrole à 1,2 %, pour le rapport du mois d'octobre, cette croissance ne serait que de 1,1 % selon l'Agence. Mais fait particulier pour le marché, l'estimation de la demande au quatrième trimestre de l'année en cours connaîtra une progression de 2,4 millions de barils par rapport au troisième trimestre selon l'Agence. Cette donnée devrait supporter les cours du pétrole jusqu'à la fin de l'année. Le marché se concentre de plus en plus sur les fondamentaux. L'état des stocks influe d'une manière plus grande qu'auparavant. Mercredi passé, le département américain de l'énergie a fait état d'une progression de 400 000 barils des stocks de pétrole brut alors que les analystes tablaient sur deux fois plus, soit 750 000 barils. Le recul des stocks des produits distillés a eu le plus grand impact puisque le rapport a fait état d'une baisse de 2,7 millions de barils au moment où les analystes expectant une baisse moins importante de 800 000 barils. A l'approche de l'hiver ce recul des stocks des produits distillés a influé grandement sur les cours les poussant à la hausse. C'est la quatrième baisse consécutive pour les produits distillés dont la demande augmente en hiver. Les stocks d'essence ont eux aussi baissé de 600 000 barils alors que les analystes avaient estimé qu'ils resteraient inchangés. Le département américain de l'énergie a constaté aussi que les réserves de pétrole brut avaient baissé en moyenne de un million de barils par jour au cours des quatre dernières semaines puisque les réserves ont connu au total une baisse de 27 millions de barils durant la même période. Dans ce rapport le département américain de l'énergie a estimé que les cours du pétrole vont grimper contredisant les experts qui avaient tablé sur une baisse des prix d'ici la fin de l'année. Il a pronostiqué un prix du baril à 66 dollars en moyenne pour 2006. Cette estimation est basée sur les effets de la demande en pétrole, sur les incertitudes météorologiques et sur l'inconnue que constitue le niveau de la baisse que l'Opep va appliquer d'ici la fin de l'année. Pour revenir à l'Opep, la semaine qui vient de s'écouler a été marquée par plusieurs déclarations de responsables de pays membres de l'Organisation qui ont envoyé des signaux au marché indiquant leur volonté de défendre les cours du pétrole en envisageant y compris une nouvelle réduction de la production qui serait décidée à la réunion du 14 décembre prochain qui se tiendra à Abuja au Nigeria. Après le ministre algérien qui avait déjà déclaré le 30 octobre dernier à Alger, que si la réduction décidée à Doha n'est pas suffisante, l'Opep prendra une autre décision de réduction de la production au mois de décembre, plusieurs ministres de pays membres de l'Opep ont abondé dans le même sens durant la semaine écoulée. Mais auparavant le ministre vénézuélien du pétrole a annoncé que son pays allait proposer à la réunion de l'Opep de décembre une nouvelle réduction de 300 000 barils par jour. Lundi passé le ministre saoudien du pétrole dont les propos sont analysés minutieusement par le marché, vu le poids de la production saoudienne de pétrole, a pratiquement tenue les mêmes propos que le ministre algérien en déclarant que l'Opep pourrait procéder à de nouvelles baisses en décembre. Cette option est basée sur le fait que le marché est surapprovisionné et que le niveau des stocks est trop élevé selon le ministre saoudien. Juste avant lui et le même jour, le Président de l'Opep qui est aussi ministre du pétrole du Nigeria avait jugé les prix trop bas en avertissant que l'Opep pourrait décider d'une nouvelle baisse de sa production en décembre lors de la réunion d'Abuja. Le lendemain, mardi, c'était au tour du ministre iranien du pétrole d'évoquer une possible réduction de la production après la baisse de 1,2 million de barils par jour décidée à Doha. Le même jour, le ministre qatari du pétrole relançait la proposition d'une nouvelle baisse. L'Opep pourrait décider une autre réduction de sa production, a-t- il indiqué. Au total ce sont 6 pays membres de l'Organisation qui ont déjà évoqué une nouvelle réduction le 14 décembre prochain à Abuja. Vendredi à New York et vers 15 h GMT, le light sweet crude était coté à 60,68 dollars le baril. A Londres et en milieu de journée, le brent était à 60,45 dollars le baril.