Les cours du pétrole se sont maintenus au-dessus des 60 dollars malgré l'augmentation des stocks américains et le maintien du plafond de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. La semaine qui vient de s'écouler a été marquée par une sorte de statu quo sur les marchés.Suite au recul des prix du pétrole survenu juste après la publication des chiffres des stocks et l'annonce officielle de la décision de l'Opep de ne pas changer son plafond de production lors de sa réunion du 8 mars à Vienne, les cours du pétrole ont amorcé un recul. En effet, mercredi 8 mars en début de soirée, le light sweet crude à New York perdait plus de 2 dollars pour être coté à 59,55 dollars le baril, tandis que le brent à Londres amorçait le même recul avec une cote à 59,26 dollars le baril. Ce recul a été enregistré après que l'Opep a décidé le même jour de maintenir son plafond de production fixé déjà depuis plusieurs mois à 28 millions de barils par jour et la publication des chiffres des stocks américains. Pour expliquer sa décision, l'Opep a évoqué des "inquiétudes géopolitiques ". Dans le communiqué officiel, elle estime que " malgré les perspectives sur l'offre et la demande et compte tenu des inquiétudes géopolitiques, la conférence a décidé de garder pour l'heure ses quotas de production actuels de 28 millions de barils par jour". La décision est motivée par l'objectif de "contribuer davantage à la stabilité du marché et à la robustesse de la croissance économique et à maintenir des prix à des niveaux raisonnables pour les producteurs et les consommateurs ". Analysant le marché, l'Opep considère que "même si tous les indicateurs montrent que le marché est fondamentalement bien approvisionné en pétrole brut et que les stocks pétroliers commerciaux sont élevés, les prix du pétrole demeurent volatils". Le dilemme s'est posé à l'Opep durant cette période qui voit des prix élevés et parallèlement des stocks assez bien fournis. Or des stocks bien fournis sont généralement synonyme d'une chute des prix. Le niveau actuel des prix élevés ne s'explique que par des facteurs géopolitiques et par la robustesse de la demande vu la croissance économique mondiale. Toutefois si l'Opep a pris le risque de laisser son plafond de production à 28 millions de barils par jour, au risque de donner lieu à une surproduction, elle s'est engagée néanmoins à poursuivre la surveillance du marché. Dans le communiqué officiel de la dernière réunion, elle a pris en quelque sorte l'engagement de surveiller le marché " étant donné l'importance d'une vigilance permanente, étant donné les possibles risques et incertitudes, dont le renflouement attendu des stocks ". Pour cela, est-il affirmé dans le communiqué, " la Conférence est convenue de continuer à surveiller de près l'évolution du marché et de prendre rapidement les mesures appropriées, si nécessaire " et " dans ce but, le président de l'Opep tiendra des consultations régulières avec les autres chefs de délégation, en les tenant informés des développements du marché". La hausse des stocks de brut aux Etats-Unis agit sur le marché en maintenant les prix autour des 60 dollars le baril, car avec les tensions géopolitiques, le manque à gagner dans la production en Irak et au Nigeria, les prix auraient été plus élevés. Le conflit entre l'Iran et les pays occidentaux influe aussi sur la tenue des cours et peut les faire envoler en cas de problème grave. Les stocks sont à leur plus haut niveau depuis le mois de mai 1999 et sont à 10 % supérieurs à leur niveau de l'année dernière. C'est là où se situe le risque que prend l'Opep en ne baissant pas sa production. En attendant la réunion extraordinaire du 1er juin à Caracas (Venezuela), les ministres des pays membres de l'Opep devraient se rencontrer d'une manière informelle du 22 au 24 avril prochain à l'occasion de la tenue du Forum pays producteurs-pays consommateurs à Doha (Qatar). Vendredi passé, vers 16 h GMT, le light sweet crude était coté à 60,58 dollars le baril à New York, tandis que le brent était coté à 61,27 dollars le baril à Londres.