Une crise risque d'être enclenchée dès l'annonce de la composante du nouveau gouvernement. Le retrait du gouvernement et la position ambiguë du député Amar Ghoul continuent d'empoisonner la vie organique du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Le parti islamiste, qui a décidé de couper le cordon ombilical qui le lie au pouvoir depuis 1995, frôle actuellement une situation de crise interne. Une crise qui risque d'être enclenchée dès l'annonce de la composante du nouveau gouvernement. Tout dépend donc de la démarche de l'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, et de ses collègues qui représentent le MSP dans l'actuel gouvernement. Pour l'instant, seule l'attitude de Amar Ghoul, qui n'a pas suivi la consigne de son parti lors de la cérémonie d'installation de l'Assemblée populaire nationale (APN), suscite des commentaires au sein de cette formation. Pas de clash, toutefois. Mais le député d'Alger est appelé à expliquer sa position devant l'instance suprême du parti, en l'occurrence le conseil consultatif. Celui-ci attend toujours des justifications. «Nous allons l'écouter et tenter de comprendre ce qui a pu motiver sa décision. Je pense qu'il a ses arguments et ses raisons. Nous devons l'entendre», affirme Abderrahmane Saïdi, président du conseil consultatif du MSP. Dans une déclaration à la presse, samedi dernier, Amar Ghoul n'a pas clarifié sa position par rapport à la décision de son parti de boycotter le prochain gouvernement. Il n'a pas non plus contesté, avec les membres de sa famille politique, «contre la fraude électorale». Par ailleurs, Abderrahmane Saïdi tient à la décision prononcée par le conseil consultatif : le retrait du gouvernement. Une décision qui, semble-t-il, n'est pas «irrévocable». «Pour l'instant, il n'y a rien de nouveau. Si demain, il y a un changement ou une sollicitation des ministres du parti pour intégrer le prochain gouvernement, nous allons étudier à nouveau la question», explique-t-il. Interrogé sur le maintien de certains ministres du parti dans l'Exécutif, M. Saïdi estime que ces derniers «ne sont pas concernés par la décision du conseil consultatif». «Nous avons décidé de ne pas intégrer le prochain gouvernement. Jusqu'à maintenant, celui-ci n'a pas été désigné», argumente-t-il.