Il est sans aucun doute l'homme politique le plus médiatisé du moment. Et pourtant, il se tient en réserve et évite de faire trop de déclarations à la presse. N'empêche que la spéculation à son sujet et concernant son avenir politique va bon train et enfle chaque jour un peu plus. Lui, c'est le très populaire Amar Ghoul, désormais ex-ministre des Travaux publics, élu député sur la liste de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) qu'il a conduite à Alger et où ce conglomérat politique composé du MSP, d'El Islah et du mouvement Nahdha a réalisé un véritable exploit en remportant le plus grand nombre de sièges à pourvoir dans la capitale. Au sein de sa formation politique, les divergences s'accentuent à propos de ce militant, cadre hors pair et duquel les Algériens ont eu à découvrir les vertus d'un commis de l'Etat ayant su servir son pays en se lançant dans une multitude de chantiers d'infrastructures de base, aussi vitales les unes que les autres pour le développement de la sphère socioéconomique algérienne. Ce n'est donc pas un hasard si une partie des cadres dirigeants du MSP défendent l'idée du maintien de Amar Ghoul au sein du gouvernement, si le président Abdelaziz Bouteflika décide de le reconduire dans ses fonctions de ministre de la République. D'autre part, les écrits sur l'avenir de la carrière politique de l'ex-ministre des TP sont des plus abondants depuis quelque temps. Tantôt on soutient que Amar Ghoul est pressenti comme Premier ministre, en remplacement de Ahmed Ouyahia, tantôt on avance qu'il sera reconduit en qualité de vice-Premier ministre. Parfois aussi, on souligne que le désormais ex-ministre se soumettra de son propre gré à la décision prise récemment par le conseil consultatif du MSP, qui a opté pour le retrait du parti du gouvernement, comme on affirme aussi qu'il est à la tête d'une nouvelle aile dissidente au sein de la même formation, activant dans l'objectif de sa reconduction au sein de l'Exécutif. Du coup, le lecteur algérien ne sait plus où donner de la tête quant à la position exacte de Amar Ghoul qu'il a toujours qualifié de «ministre travailleur» pour paraphraser le langage populaire. En réalité, tout ce qui a été dit et écrit jusque-là dans les colonnes des journaux n'est que spéculation. C'est à Amar Ghoul de lever le doute, en affirmant que s'agissant de sa carrière politique, il n'a encore rien décidé. «Je n'ai aucun avis à émettre à ce propos, car tout simplement je n'ai encore décidé de rien», a affirmé l'ex-ministre des Travaux publics dans une déclaration faite hier au Temps d'Algérie. Le nouveau parlementaire s'est abstenu ainsi de faire des commentaires à propos de tout ce qui a été rapporté par voie de presse. Une position compréhensible lorsqu'on sait que le moindre positionnement pourrait ouvrir grandement la porte à une rude polémique, autant au sein du parti qu'auprès de l'opinion publique Différence de vision au MSP La position de Amar Ghoul nous a été confirmée hier par Abderrahmane Saïdi, le président du conseil consultatif du MSP. En effet, à la question de savoir si Amar Ghoul allait se soumettre à la décision du retrait de sa formation politique du gouvernement, ou dans le cas contraire, il acceptera un nouveau portefeuille à l'occasion du prochain remaniement gouvernemental, Abderrahmane Saïdi s'est contenté de cette réponse : «Franchement, je ne connais pas son opinion. M Ghoul n'a fait part de celle-ci à aucun des membres dirigeants du parti», a-t-il dit. Le président du Conseil consultatif du MSP estime toutefois que «c'est tout à fait normal que Amar Ghoul, qui a eu à cultiver un profil de commis d'Etat, se voit quelque peu gêné par ce retrait de son parti de l'Exécutif», ajoutant que sur la question de sa soumission ou non à cette décision, «là encore, c'est prématuré d'avancer quoi que ce soit». Notre interlocuteur affirme en revanche que la «différence de vision bat son plein au sein du MSP concernant la décision du retrait du gouvernement». Des divergence sont ouvertement affichées à ce sujet. Certains sont pour le retrait, mais beaucoup parmi les cadres du parti sont contre cette décision et ils le disent clairement.