Dans un entretien accordé à un quotidien national, le président du majliss echoura du MSP, Saïdi Abderrrahmane, a estimé que le président du MSP, Bouguerra Soltani, a eu toute la liberté d'agir dans la gestion du parti, notamment lors des législatives. Soltani, selon lui, en sera seul responsable de l'échec. A une question sur le chahutage qui s'est produit lors de l'installation de la nouvelle Chambre basse par des députés de l'Alliance de l'Algérie verte, le président du majliss a expliqué que c'était une action politique qui a été prise de manière «consensuelle» par les trois partis. «C'est une position purement parlementaire», a-t-il estimé. Concernant la non-participation de Amar Ghoul à ce chahutage, en l'attribuant à la décision du majliss de ne pas faire partie du prochain gouvernement, Saïdi a expliqué que le majliss «n'est pas encore arrivé à statuer sur une situation donnée», ajoutant qu'il n'a pas eu l'occasion pour en parler avec lui. «Ghoul a sa propre vision et des arguments pour la défendre», a-t-il dit, préconisant d'attendre avant de s'avancer sur la question de penser si Ghoul ira à contre-sens de la position du parti. «Il est possible que d'autres ministres ne respectent pas la décision du majliss echoura», a-t-il avancé. A la question si le conseil consultatif peut revenir sur sa décision, il a répliqué que la décision a été prise il y a une dizaine de jours et que pour la réviser, il est nécessaire que le contexte change, avouant qu'«actuellement, il n'y a rien de nouveau». S'agissant du cas où Ghoul venant à accepter d'intégrer le nouveau gouvernement, Saïdi a avoué que le majliss echoura se retrouvera dans une situation «très délicate et épineuse». Selon lui, la décision revient au majliss et à personne d'autre. «Le majliss tranchera en temps voulu», a-t-il précisé. L'interlocuteur a, par ailleurs, affirmé qu'a sa connaissance, le parti n'a pas eu de proposition de la Présidence concernant les noms «ministrables», arguant de fait que cet aspect «est du ressort» du président du mouvement. D'après lui, les décisions se prennent au niveau des instances du parti, selon la règle du consensus. Cependant, le majliss reste «l'instance suprême» et le bureau exécutif n'est là que pour exécuter les décisions du conseil consultatif. Le président du majliss a réfuté l'existence d'une crise au sein du parti, cependant, il a estimé que «le parti n'a jamais été confronté à une situation pareille par le passé». Pour ce qui est de l'existence de deux courants au sein du MSP, l'un dirigé par Soltani et Mokri, et l'autre par Ghoul et Maghria, l'interlocuteur a défendu l'idée que dans une formation politique, il peut exister «différents avis et différentes convictions». «Je peux vous affirmer qu'aucun de ses membres n'accepteraient qu'une décision prise par le conseil soit perçue comme étant en faveur d'une tendance ou d'une autre», a-t-il assuré en ajoutant : «Il n'y a pas de zaïmisme au MSP.» A la question de savoir si Soltani a échoué après avoir hérité d'un parti fort, le président du majliss a indiqué que l'analyse du bilan du parti sera «soumise aux instances du mouvement». Selon ses propos, Soltani a fait face à beaucoup de contraintes, mais juste après le quatrième congrès, il a eu une liberté d'action totale. «Avec cette liberté, la responsabilité de Soltani est entière.» A la question de savoir si la situation actuelle risquerait d'avoir des conséquences directes sur le prochain congrès, Saïdi a souligné que les militants «ne veulent plus vivre la même situation que celle du 4e congrès». «Revenir à une situation identique causerait l'explosion du parti», a-t-il expliqué tout en préconisant le débat politique, conduisant aux choix stratégiques.