Entretien r�alis� par Tarek Hafid Le pr�sident du majliss echoura du Mouvement de la soci�t� pour la paix estime que Aboudjerra Soltani a eu une large libert� d�action pour g�rer son parti. Pour Abderahmane Sa�di, Soltani sera n�cessairement seul responsable face � l��chec. Le Soir d�Alg�rie : Les d�put�s de l�Alliance pour l�Alg�rie verte ont chahut�, samedi, la c�r�monie d�installation de l�Assembl�e populaire nationale pour d�noncer la fraude. Pourquoi une telle action ? Sa�di Aberrahmane : C�est une action politique qui a �t� prise de mani�re consensuelle par les trois partis politiques de l�Alliance. C�est une position purement parlementaire. Le d�put� Amar Ghoul n�a pas particip� � cette action. Faut-il lier sa position � la d�cision prise par le majliss echoura du Mouvement de la soci�t� pour la paix de ne pas faire partie du prochain gouvernement ? A l�heure actuelle, le majliss echoura n�est pas arriv� � statuer sur une situation donn�e. Les membres du conseil ont d�cid� que le parti ne participera pas au prochain Ex�cutif. Ce qui s�est pass� � l�Assembl�e est une d�cision politique interne aux formations de l�Alliance de l�Alg�rie verte. Pour revenir � la position de Amar Ghoul, je pense qu�il a sa propre vision et des arguments pour la d�fendre. Sinc�rement, je n�ai pas eu l�occasion de le rencontrer pour �voquer cette question. Comment est per�u Ghoul au sein du MSP ? Est-il vu comme un cadre qui place sa carri�re avant le Mouvement ? En fait, pourquoi pense-t-on que Amar Ghoul ira � contre-sens de la position du parti ? Je pose cette question aux cadres et aux militants de notre formation. Il est possible que d�autres ministres ne respectent pas la d�cision du majliss echoura. Imaginons que le pr�sident de la R�publique fasse appel � d�autres cadres du MSP ? Il est donc important d�attendre avant de s�avancer et d�engager une pol�mique. Le conseil consultatif peut-il revenir sur cette d�cision ? Cette d�cision a �t� prise il y a une dizaine de jours. Pour la r�viser, il est n�cessaire que le contexte change. Et actuellement, il n�y a rien de nouveau. Si Amar Ghoul venait � accepter d�int�grer de nouveau le gouvernement, le conseil consultatif pourrait-il le sanctionner sachant qu�il a �t� le leader incontestable de l�Alliance lors de l��lection l�gislative ? C�est une r�alit�, sa liste a �t� class�e premi�re dans 32 communes de la capitale. Dans d�autres wilayas, certains candidats ont m�me affich� son portrait pour profiter de son aura. Ghoul est un pur produit du MSP mais c�est aussi un homme d�Etat du fait des fonctions qu�il a occup�. S�il accepte de r�int�grer le gouvernement, le majliss echoura se retrouvera face � une situation tr�s d�licate, �pineuse. In fine, la d�cision reviendra au majliss echoura et � personne d�autre. Je ne veux surtout pas anticiper, le conseil tranchera en temps voulu. Le MSP a-t-il �t� contact� par la Pr�sidence pour proposer les noms de �ministrables� comme le veut la tradition ? A ma connaissance, non. Mais je ne peux pas r�pondre � cette question car cet aspect est du ressort du pr�sident du Mouvement. Il semble que la question de la participation au gouvernement soit au c�ur d�un conflit entre deux tendances du parti. De par votre statut de pr�sident du majliss echoura, vous aurez � jouer un r�le important au m�me titre que le pr�sident du parti� Notre parti ne se g�re pas � un niveau personnel. Nous avons des instances, les d�cisions se prennent � leur niveau, selon la r�gle du consensus. Au sein du MSP, nous avons pour principe de donner la priorit� � une d�cision faible qui permet d�unifier nos rangs plut�t qu�� une d�cision forte qui fasse �clater nos rangs. Par ailleurs, le majliss echoura reste l�instance supr�me du parti entre deux congr�s. Comme son nom l�indique, le bureau ex�cutif n�est l� que pour ex�cuter les d�cisions du conseil consultatif. Le MSP est-il en crise ? Nous ne pouvons pas dire qu�il y a crise. Les conditions d�une crise n�existent pas. Nous n�en sommes pas � ce stade-l�. En fait, nous sommes � la recherche d�une ligne de conduite � mettre en �uvre dans un futur proche. Dans une situation pareille, nous ne devons surtout pas improviser et agir dans la pr�cipitation. Sinc�rement, je ne pense pas que le parti ait �t� confront� une situation pareille par le pass�. C�est peut-�tre ce qui donne l�impression que nous sommes face � une crise. Mais il existe bien une confrontation entre deux courants, d�un c�t� celui dirig� par Soltani et Mokri et de l�autre celui de Magharia et Ghoul ? Au sein de notre formation, il y a diff�rents avis et diff�rentes convictions. En qualit� de pr�sident du majliss echoura, je peux vous affirmer qu�aucun de ses membres n�accepterait qu�une d�cision prise par le conseil soit per�ue comme �tant en faveur d�une tendance ou d�une autre. Il n�y a pas de za�misme au MSP ! Il ne doit donc pas y avoir de conflit entre les diff�rentes tendances. Au lendemain du d�c�s de Mahfoud Nahnah, Aboudjerra Soltani a h�rit� d�un parti politique fort. A-t-il �chou� ? A-t-il fait un mandat de trop ? Je ne peux pas dire s�il a �chou� ou pas. Ce n�est pas � moi de le faire. C�est au congr�s de d�cider. Certaines choses sont positives et d�autres non. Des objectifs ont �t� atteints, d�autres non. C�est notamment le cas sur le plan �lectoral. L�analyse de ce bilan sera soumise aux instances du Mouvement. Apr�s sa r��lection, Soltani avait remerci� les congressistes de lui avoir �arrach� les menottes� qui le liaient lors de son premier mandat. Il a donc eu une libert� d�action plus totale� J��tais moi-m�me vice-pr�sident lors du premier mandat. Il a fait face � des contraintes importantes qui ont entrav� sa libert� d�action. Il a d� composer. C��tait tr�s difficile. Au lendemain du quatri�me congr�s, il a lui-m�me avou� avoir obtenu sa lib�ration. Donc il n�avait plus aucune contrainte. Mais avec cette libert�, la responsabilit� de Soltani est enti�re. La situation actuelle ne risque-t-elle pas d�avoir des cons�quences directes sur le prochain congr�s ? Ecoutez, les militants ne veulent plus vivre la m�me situation que celle du quatri�me congr�s. Ils ne veulent plus �tre confront�s aux comportements de certains individus. C��tait une atmosph�re intenable. Revenir � une situation identique causerait l�explosion du Mouvement de la soci�t� pour la paix. Nous devons aller vers un d�bat politique, un d�bat vers les choix strat�giques. Celui qui reviendra aux querelles sera directement responsable de l�explosion du Mouvement.