Le candidat François Hollande s'y était engagé. Elu, il a tenu sa promesse. La circulaire Guéant, qui restreint la possibilité pour les étrangers diplômés de travailler en France, a été abrogée. Quelque 66 000 Algériens seraient concernés. Paris. De notre correspondant Selon une étude du Secrétariat général de l'immigration publiée en janvier dernier, la France compte 6,24 millions de «très diplômés» (master, grandes écoles et doctorat), dont 710 000 «immigrés». Les pays d'origine les plus représentés sont l'Algérie et le Maroc (66 000 chacun) et la Tunisie (26 000). Entre ces trois pays du Maghreb, s'intercalent le Royaume-Uni (40 000) et l'Allemagne (30 000). Un an, jour pour jour, après sa publication, la circulaire Guéant du 31 mai 2011 a été abrogée par le gouvernement qui concrétise ainsi une promesse de François Hollande. L'accès au marché du travail se trouve ainsi modifié. «Il s'agit d'assurer l'égalité de traitement sur le territoire, de faciliter les démarches des étudiants et d'apporter une réponse rapide à leur demande de changement de statut. Cette nouvelle circulaire établit des règles précises et transparentes dans le cadre du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile et du code du travail», affirme le communiqué gouvernemental. Les délais d'instruction des demandes de changement de statut d'étudiant à salarié ne pourront excéder deux mois, et ce, afin qu'aucun retard de l'administration ne vienne pénaliser les étudiants dans leur recherche d'emploi et leur prise de poste. Pour le gouvernement socialiste, cette abrogation «doit aussi renforcer l'image de la France au niveau international». Pour les associations estudiantines, c'est un «signal fort mais ce n'est qu'un début». Elles réclament le retrait d'un décret du 6 septembre 2011 relevant le niveau des conditions de ressources imposées aux personnes qui souhaitent suivre des études en France. Les étudiants internationaux devront justifier de 640 à 770 euros de ressources mensuelles, contre 460 euros auparavant. Réduction de la taxe Le changement de statut coûte aussi plus cher : depuis le 1er janvier, l'étudiant devenu salarié s'acquitte d'une taxe de 349 euros et non de 85. «L'abrogation de la circulaire Guéant ne signifie pas qu'on a le droit automatiquement à un job après l'obtention du diplôme. Il faut un changement de la loi», relève le haut-commissaire à la diversité, Yazid Sabeg. Et le changement de la loi passe par une majorité de gauche lors des prochaines législatives. La France a accueilli en 2010-2011 près de 285 000 étudiants étrangers qui représentent 12% des étudiants et 41% des doctorants, venus surtout du Maroc et de Chine, selon une étude de Campus France. La France, qui occupait la troisième place depuis 2006 des pays qui accueillent le plus d'étudiants étrangers, est passée en quatrième position en 2009. Le premier contingent est celui des Marocains (10,9% en 2009), mais leur nombre a diminué de plus de 9% entre 2005 et 2009. Ils sont talonnés par les Chinois (9,5%), dont la part a progressé de près de 65% en cinq ans. Arrivent ensuite les Algériens (7,7% du total, -13,8%), et les Tunisiens (4,5% du total, +14,6%).